Ça se passe ailleurs

«Le bruit et l’odeur» à propos des immigrés prononcé par Jacques Chirac n’est pas une bêtise mais une vérité, selon Alain Juppé

L’ancien président de la République avait considéré, a posteriori que cette phrase prononcée en 1991 «était une bêtise».

«Il faut voir dans quel contexte il l’a dit. C’était un quartier extraordinairement difficile, et il l’est toujours, avec des problèmes de sécurité de drogue», a rappelé l’ancien député du 18e arrondissement de Paris. 

Presque 30 ans après, la polémique du «bruit» et de «l’odeur» fait encore parler. Alain Juppé y est une nouvelle fois revenu jeudi.

«Je ne pense pas que c’était une bêtise, c’était une vérité», a estimé l’ancien premier ministre de Jacques Chirac au micro d’Europe 1.

Le 19 juin 1991, lors d’un débat avec des militants à Orléans, Jacques Chirac, alors président du RPR, avait déclaré : «Le travailleur qui habite à la Goutte d’Or (un quartier du 18ème arrondissement de Paris, ndlr) et travaille avec sa femme pour gagner environ 15.000 francs. (…) Sur son palier de HLM, ledit travailleur voit une famille entassée avec le père, trois ou quatre épouses et une vingtaine de gosses, qui touche 50.000 francs de prestations sociales sans, naturellement, travailler. (…) Si vous ajoutez à cela le bruit et l’odeur, le travailleur français, sur le palier, il devient fou». Résultat : un tombereau de réactions indignées. Il s’excusera plus tard de cette sortie qu’il a regrettée, en la qualifiant de «bêtise».

«Il a toujours été totalement allergique à toutes les formes de racisme»
«Il faut voir dans quel contexte il l’a dit. C’était un quartier extraordinairement difficile, et il l’est toujours, avec des problèmes de sécurité de drogue», a rappelé Alain Juppé, qui était à l’époque le député de la circonscription en question. «La réalité que décrit Jacques Chirac, c’était bien la réalité. À ce moment-là, soit on se voile la face, soit on regarde la réalité en face», a insisté celui qui est désormais membre du Conseil Constitutionnel.

«On a profondément investi dans ce quartier pour rénover l’habitat, créer des équipements publics», a-t-il ajouté. Et de conclure à propos de son mentor et ami : «Il a toujours été totalement allergique à toutes les formes de racisme et d’antisémitisme. C’est la raison pour laquelle il a toujours tenu bon, et ça nous a parfois coûté cher, pour refuser toute alliance avec le parti de Jean-Marie Le Pen, alors que dans notre parti il y avait quelques hésitations à ce sujet».

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