Commerce

Maersk, le géant du transport maritime va contourner la mer Rouge jusqu’à nouvel ordre

Le géant du transport maritime avait déjà suspendu tout passage dans ces eaux à la suite des attaques des rebelles Houthis qui troublent le commerce international.

Un risque pour la sécurité «considérablement élevé». Le géant danois du transport maritime Maersk a annoncé détourner sa flotte par le sud de l’Afrique pour éviter la mer Rouge, ce vendredi 5 janvier. Il avait déjà suspendu tout passage dans ces eaux à la suite des attaques des rebelles Houthis qui troublent le commerce international.

«Tous les navires Maersk devant transiter par la mer Rouge et le golfe d’Aden seront détournés vers le sud, autour du cap de Bonne-Espérance, dans un avenir proche», a indiqué le transporteur dans un communiqué.

Mardi, Maersk avait indiqué ne pas reprendre le passage de sa flotte par un détroit stratégique en mer Rouge, suspendu deux jours auparavant après l’attaque des rebelles Houthis contre un de ses navires, la deuxième en moins d’un mois. Depuis le 18 novembre, 25 bateaux commerciaux circulant dans le sud de la mer Rouge et dans le golfe d’Aden ont été attaqués.

10 à 20 jours de trajet en plus
«Nous sommes conscients de l’impact potentiel de cette décision sur vos opérations logistiques, mais soyez assurés que toutes les décisions ont été soigneusement étudiées et qu’elles donnent la priorité à la sécurité de nos navires, de nos marins et de votre cargaison», a écrit l’armateur à l’intention de ses clients.

Contourner l’Afrique en passant par le cap de Bonne-Espérance rallonge le voyage entre l’Asie et l’Europe de 10 à 20 jours en moyenne, selon Arthur Barillas, directeur général d’Ovrsea, un commissionnaire de transport.

Maersk affirme vouloir parer aux imprévus : «En suspendant les voyages à travers la mer Rouge et le golfe d’Aden, nous espérons apporter à nos clients plus de cohérence et de prévisibilité malgré les retards associés au réacheminement», a-t-il indiqué.

Des précautions (très) coûteuses
Ce détour, également réalisé par d’autres compagnies maritimes de manière non systématique, a un coût : 400 dollars par conteneurs de 40 pieds, auxquels s’ajoutent entre 600 et 2000 dollars par conteneurs de supplément lié à la haute saison. CMA CGM, qui envisage «d’augmenter de façon progressive le transit (…) par le Canal de Suez», a doublé le prix d’un conteneur de 40 pieds entre l’Asie et la Méditerranée (de 3000 à 6000 dollars).

Ces hausses ne sont pas sans rappeler les années Covid, au cours desquelles les taux de fret avaient atteint des niveaux inédits en raison de la désorganisation des chaînes logistiques.

L’un des indicateurs de référence pour mesurer le taux (tarif) de fret des marchandises acheminées depuis la Chine, le Shanghai Contenarized Freight Index (SCFI), a quasiment doublé en quelques semaines.

Mercredi, 12 pays ont exhorté les Houthis à cesser «immédiatement leurs attaques illégales» contre des navires en mer Rouge, les menaçant de «conséquences».

Les États-Unis ont mis en place en décembre, avec d’autres pays, une coalition internationale pour protéger le trafic maritime des attaques des Houthis, dans cette zone stratégique où transite 12% du commerce mondial.

Les Houthis, qui se disent solidaires du Hamas palestinien dans la guerre qui l’oppose à Israël dans la bande de Gaza, ont prévenu qu’ils viseraient des navires naviguant au large des côtes du Yémen ayant des liens avec Israël.

Jean Louis Verdier - Rédacteur en Chef Digital - Paris- Dubaï - Hong Kong dakarecho@gmail.com - Tél (+00) 33 6 17 86 36 34 + 852 6586 2047

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