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A Davos, la Chine réclame des « lignes rouges » pour l’IA et moins de barrières commerciales

Le Premier ministre chinois Li Qiang s’est posé en défenseur du commerce mondial mardi à Davos, dénonçant les barrières « discriminatoires » et réclamant des « lignes rouges » respectées par tous dans le développement de l’intelligence artificielle.

Le Premier ministre Ukrainien Volodymyr Zelensky a plaidé de son côté auprès de ses alliés pour qu’il continuent d’aider son pays face au « prédateur » Poutine, alors que la multiplication des conflits crée un risque de lassitude quant à la guerre que son pays mène depuis presque deux ans contre la Russie.

Li Qiang est le plus haut responsable chinois à participer à la réunion annuelle du Forum économique mondial dans la station des Alpes suisses depuis le président Xi Jinping en 2017.

Dans son discours, tenu quelques jours seulement après l’élection présidentielle à Taiwan qui fait craindre une résurgence de tensions entre Pékin et Washington, il n’a pas abordé de front les questions diplomatiques, restant centré sur l’économie.

Il a notamment dénoncé les « mesures discriminatoires pour le commerce et l’investissement » qui apparaissent chaque année, alors que « tous les obstacles ou disruptions peuvent ralentir ou bloquer des flux vitaux pour l’économie mondiale ».

Il n’a pas nommé de pays en particulier, mais le commerce a été un sujet de contentieux pour Pékin avec les États-Unis et l’Union européenne ces dernières années. Récemment, Washington a encore mis des freins aux exportations de puces essentielles pour la technologie en plein essor de l’intelligence artificielle, tandis que Bruxelles a ouvert une enquête sur les subventions chinoises aux véhicules électriques.

Course à l’IA
Li Qiang a plaidé parallèlement pour une « bonne gouvernance » pour la technologie de l’IA, en plein essor, assurant que la Chine « souhaite développer la communication et la coopération avec toutes les parties pour améliorer les mécanismes de gouvernance de l’IA ».

Les avancées de l’intelligence artificielle dite générative, mises en lumière pour le grand public par ChatGPT, sont au cœur de nombreuses discussions sous la neige de Davos.

La présidente de la Commission européenne Ursula van der Leyen a notamment prévenu que l’UE devait « redoubler d’efforts » pour ne pas se laisser distancer dans cette course. « Les premiers arrivés seront les premiers servis et la course a déjà démarré: notre compétitivité future dépend de l’intégration de l’IA dans nos activités quotidiennes. »

Le patron de Microsoft Satya Nadella a de son côté défendu son partenariat avec OpenAI, le créateur de chatGPT, où son investissement d’environ 13 milliards de dollars depuis 2019 est dans le viseur des régulateurs européens.

« Les partenariats sont une voie pour avoir de la concurrence », a-t-il affirmé lors d’un événement organisé par Bloomberg en marge de la réunion de Davos, mettant en avant le « grand risque » pris par Microsoft.

Zelensky veut plus d’aide face au « prédateur » Poutine
Pour convaincre ses alliés de continuer à l’aider, le président ukrainien, venu en personne à Davos pour la première fois cette année, a fait valoir à la tribune que Vladimir Poutine était un « prédateur » qui ne se satisferait pas d’un conflit « gelé » en Ukraine, où la ligne de front est globalement immobile depuis plusieurs mois.

Volodymyr Zelensky a de nouveau appelé les Occidentaux à livrer davantage d’armes à son pays et à l’aider notamment à gagner la « supériorité aérienne » sur la Russie avec des avions de combat.

Le secrétaire d’État américain Antony Blinken lui a promis, lors d’une rencontre bilatérale, le maintien du soutien américain, malgré les négociations qui patinent au Congrès américain sur la validation d’une enveloppe d’aide.

« Nous sommes déterminés à maintenir notre soutien à l’Ukraine et nous travaillons très étroitement avec le Congrès » sur le sujet, lui a dit M. Blinken. « Je sais que nos collègues européens feront la même chose. »

L’Ukraine a besoin d’un « financement prévisible » en 2024 et au-delà pour gagner la guerre, a également martelé Ursula von der Leyen, à deux semaines d’un sommet européen centré sur l’aide financière à Kiev qui s’annonce particulièrement délicat en raison des menaces de veto de la Hongrie.

L’Ukraine fait face à la concurrence de nouveaux conflits notamment au Proche-Orient, comme la guerre à Gaza et l’insécurité en mer Rouge qui s’invitent aussi cette année dans les débats à Davos.

Le Premier ministre du Qatar, Mohammed ben Abdulrahmane Al-Thani, a notamment prévenu à la tribune que le transport de gaz naturel liquéfié (GNL) « sera affecté » par l’escalade en mer Rouge, estimant que les frappes américano-britanniques n’arrêteraient pas les attaques des rebelles Houthis du Yémen.

Jean Louis Verdier - Rédacteur en Chef Digital - Paris- Dubaï - Hong Kong dakarecho@gmail.com - Tél (+00) 33 6 17 86 36 34 + 852 6586 2047

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