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Malgré des billets plus chers et des retards qui se multiplient, les avions sont pleins

Malgré des billets plus chers et des retards qui se multiplient, les avions sont pleins

Les vols européens ont presque retrouvé leurs niveaux d’avant-Covid, malgré des billets d’avion plus chers et des retards qui se multiplient.

Les billets d’avion sont plus chers, l’inflation reste élevée et les retards de vols se multiplient… Mais les aéronefs ne désemplissent pas, au contraire. L’été a bien commencé pour le secteur aérien européen, qui reste toutefois attentif aux effets de l’inflation.

Selon l’organisme de surveillance du trafic aérien européen Eurocontrol, les vols atteignaient à la mi-juillet 93% des mouvements aériens de la même période de 2019, avant la pandémie.

Entre janvier et juin 2023, les aéroports du vieux continent ont accueilli 92,3% de leurs voyageurs du premier semestre 2019, selon l’association ACI Europe, qui fédère 500 de ces plateformes.

Cette reprise s’avère toutefois inégale. Dans la semaine du 10 juillet, Grèce, Turquie et Portugal ont évolué respectivement à 112, 110 et 108% de leurs vols d’il y a quatre ans, selon Eurocontrol. Mais l’Allemagne, le Royaume-Uni et la France sont restés en retrait, un phénomène attribué par ACI Europe à des reports sur d’autres modes de transport, dont le train.

Les retards de vols se multiplient
Dans les aéroports européens, la situation semble cette année plus fluide qu’en 2022. Elle «se stabilise» à Amsterdam-Schiphol, qui avait connu des scènes de chaos après avoir mal anticipé la reprise, selon le directeur général d’Air France-KLM, Benjamin Smith.

À Paris-Charles de Gaulle, où des milliers de bagages avaient été perdus il y a un an, la saison estivale a démarré sans «problèmes majeurs» même si la situation reste «sensible et fragile», a-t-il reconnu.

Avec la remontée en puissance du trafic, la question de la saturation des cieux est revenue au premier plan. En juillet, Eurocontrol a noté une dégradation de 10 points de la ponctualité des vols au départ et de 9,4 points à l’arrivée par rapport à 2019.

La moitié des retards cumulés en vol sont dus à des problèmes de «capacité et de personnel» disponible pour guider les avions, selon l’organisme. Un manque de ressources récemment qualifié d’«inacceptable» par la principale organisation mondiale de compagnies aériennes, l’Iata.

«La guerre en Ukraine a un gros impact, elle réduit l’espace aérien» disponible en Europe, a souligné le directeur général d’EasyJet pour la France et les Pays-Bas, Bertrand Godinot. Le contrôle aérien français, très perturbé au printemps par la grève contre la réforme des retraites, n’a pas connu de mouvements sociaux depuis le début de l’été, au contraire de Ryanair en Belgique, EasyJet au Portugal et des personnels au sol en Italie.

Des billets 33% plus chers qu’avant le Covid
La plupart des acteurs de l’aérien européen escomptent un retour au niveau d’activité de 2019 dès l’année prochaine. Air France-KLM assure que ses réservations pour la fin de l’année sont légèrement supérieures à celles en 2022 à la même date.

De son côté, EasyJet va augmenter sa capacité jusqu’à 15% sur le trimestre incluant décembre, promet M. Godinot, saluant «des signes encourageants après des saisons hivernales parfois complexes».

Reste à savoir si la tendance va se poursuivre malgré la dégradation du pouvoir d’achat : les billets d’avion sont 33% plus chers qu’avant la crise, selon la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) française.

«Jusqu’ici, la demande a extrêmement bien résisté aux pressions inflationnistes et aux augmentations records des tarifs depuis le début de l’année», a constaté le directeur général d’ACI Europe, Olivier Jankovec. Pour continuer de faire face à l’inflation, plusieurs compagnies ont lancé des promotions début juillet, ce qui est inhabituel en période de pointe.

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