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En soutien à Gana Gueye, la Fédération sénégalaise de football attaque la Fédération française de football

La Fédération sénégalaise apporte son total soutien à Idrissa Gueye qui a refusé de porter un maillot avec des numéros arc-en-ciel, symbole de soutien à la cause LGBT.

« L’affaire Idrissa Gueye » n’en finit plus de faire des vagues, presque une semaine après le refus, par conviction culturelles et religieuses, du milieu de terrain du PSG de disputer le match Montpellier – PSG (0-4) placé, comme toute la 37e journée de Ligue 1, sous le signe de la lutte contre l’homophobie.

Après celles, entre autres, du président du Sénégal, Macky Sall, et des Ultras du PSG, la nouvelle prise de position sur ce sujet est venue de la Fédération sénégalaise, qui a officiellement apporté son soutien à son joueur, et vivement recadré la Fédération française et son Conseil National de l’Ethique. Ce dernier a adressé mardi un courrier à Idrissa Gueye, lui demandant de clarifier sa son positionnement.

« C’est avec une grande surprise (et une grande inquiétude sur le traitement de certains joueurs essentiellement d’origine africaine, disons-le clairement) que la Fédération Sénégalaise de Football a pris connaissance de la lettre du 17 mai 2022 portant en-tête de la FFF et censée venir de son Conseil National de l’Ethique, débute le courrier. S’il est difficile de trouver les bases légales, statutaires ou réglementaires d’une telle démarche dans les textes du football ou du sport en général, sa finalité est par contre claire : contraindre le joueur à faire ce que son libre arbitre ne l’incline à faire. Est-on vraiment dans cette France que l’on nous avait contée et racontée dans nos écoles, celle qui a comme devise la liberté, la fraternité et de l’égalité pour tous ? »

La FSF estime que Gueye n’a pas à se justifier, quelle que soit sa réelle position sur l’homophobie : «Il est un principe élémentaire en droit qui dit que nul ne peut être tenu à apporter la preuve d’un fait négatif. Nous devons tous nous sentir concernés par toutes les discriminations et pas seulement celles qui nous touchent personnellement (…)

La tournure de la correspondance est d’autant plus inquiétante en ce qui concerne le respect des droits élémentaires du joueur qu’on y lit cette phrase qui sonne comme une sentence comminatoire sans jugement préalable : « en ne participant pas à cette opération, vous validez le comportement discriminatoire, le refus de l’autre et pas seulement de la communauté LGBTQI+. »

Le CNE de la FFF, par la signature de son président Patrick Anton, est sommé de se justifier : «S’est-il rendu compte qu’il est en train de stigmatiser le dit joueur en le classant d’emblée et sans son avis dans la catégorie des personnes discriminées ? Ainsi se présente toute la problématique des libertés de nos jours, elles ne sont plus universelles : il y a celles que l’on promeut voire impose, même au forceps s’il le faut, d’autres pour lesquels on détourne la tête et qui ne bénéficieront jamais d’une journée de championnat dédiée malheureusement (…) De deux choses l’une : soit ces supputations sont infondées et nous vous invitons sans délai à vous exprimer afin de faire taire ces rumeurs. Soit ces rumeurs sont exactes. Dans ce cas, nous vous demandons de prendre conscience de la portée de votre geste et de la très grave erreur commise. »

Exprimant sa solidarité envers son joueur, l’instance se réserve finalement « le droit de saisir les instances internationales compétentes dans le domaine du sport, ou en matière de droits de l’homme pour que ce qui ressemble à un harcèlement institutionnalisé cesse. »

Jean Louis Verdier - Rédacteur en Chef Digital - Paris- Dubaï - Hong Kong dakarecho@gmail.com - Tél (+00) 33 6 17 86 36 34 + 852 6586 2047

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