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Babacar Diop, maire nouvellement élu maire de Thies sort les cafards de la gestion antérieure

Maire de la ville de thiès, Dr Babacar Diop a marqué à sa manière ses 100 premiers 100 jours à la tête de la collectivité territoriale. Il a fait le point de la situation de la ville, avant de dresser les perspectives de sa gouvernance.

En livrant les détails de ce rapport, il a fait des révélations fracassantes sur la gestion antérieure. A l’en croire, 3 véhicules de la mairie ont consommé 70 millions Fcfa en carburant en 10 mois au moment où la Cbao occupe 800 m² à raison de 6.000 FCFA le m² par an, alors que l’entreprise Mbaye Guèye (EMG) exploite illégalement une superficie de 1435 m² sur la promenade des Thiessois.

Sur la base d’un diagnostic général de la situation de la ville de Thiès, le maire Babacar Diop a fait face à la presse hier pour faire des révélations fracassantes sur la gestion de ses prédécesseurs. L’état des lieux concerne la situation du personnel, en termes d’effectifs et de conditions salariales, les actifs dont dispose la mairie, notamment le mobilier et l’actif circulant, les dettes et les créances liant la mairie aux tiers.

Selon Babacar Diop, les dégâts constatés dans la gestion sont énormes et malgré la pression subie à longueur de journée, il n’est pas question de se taire, au risque d’être complice d’une telle situation. «Tant que je serai maire de Thiès, je défendrai cette ville», a-t-il martelé. Concernant le personnel, il a relevé une évolution significative de l’effectif et des salaires.

Entre 2019 et 2020, indique-t-il, «le personnel permanent de la mairie a enregistré une hausse de 34,44%, passant d’une moyenne de 58 employés à celle de 78 employés. Pour la même période, la masse salariale est passée de 115.897.036 FCFA à 187.943.610 Fcfa, correspondant à une hausse salariale de 62% ».

Dans la même veine, il souligne que «pour la période 2020-2021, l’effectif moyen annuel a augmenté de 30,7%, passant d’une moyenne de 78 à 102 employés permanents. Notons par-là que ces valeurs correspondant aux effectifs constituent des moyennes annuelles et non pas des effectifs absolus au 31 décembre de l’année en cours.

Pour l’année 2021 par exemple, l’effectif total au 31 décembre était de 116 employés permanents. Mais en faisant la moyenne sur la période des 12 mois de l’année, on obtient 102 employés. Cette pratique est plus cohérente parce que les effectifs peuvent considérablement varier d’un mois à l’autre. Quant à masse salariale, elle a augmenté de 23% pour la même période, passant de 187.943.610 FCFA à 230.939.777 FCFA».

Dr Babacar Diop a également noté des irrégularités dans la gestion de «la propriété communale», incluant l’ensemble des espaces publics vides ou occupés qui sont sous la propriété de la ville Thiès-ville. A cet effet, il révèle que «la ville de Thiès a loué à la Cbao un terrain urbain de 800 m2 à distraire du TF 6000 / TH sis à Randoulene Nord.

Le bail est consenti pour une durée de 30 ans, signé le 01/Juillet/2003, moyennant un loyer de 6.000 FCFA le m² par an (soit 500 FCFA le m² par mois) ; ce qui représente un montant annuel global de 4.800.000 FCFA. Or, le décret n°2010-400 du 23 mars 2010 a fixé le prix du mètre carré sur cette voie à 40 000 FCFA par an (soit 3 300 FCFA le m² par mois). Autrement dit, en application du décret n°2010-400 du 23 mars 2010, la Cbao devrait payer un montant annuel de 32.000.000 Fcfa. D’où un manque à gagner annuel de 27 200 000 FCFA».

Il ajoute que la Sonatel se trouve dans la même situation que la Cbao. D’autant qu’elle occupe «un espace de 1 000 m2 donné en location par la mairie à la date du 01/juillet 2003. Elle paie le mètre carré par an à 6.000 FCFA (soit 500 FCFA le m² par mois) en dépit du décret n°2010-400 du 23 mars 2010 qui fixe le prix du mètre carré à 40 000 FCFA (soit 3 300 FCFA le m² par mois) pour tout l’espace appartenant à la propriété communale.

Autrement dit, en application du décret n°2010-400 du 23 mars 2010, la Sonatel devrait payer un montant annuel de 40 000 000 FCFA à la place des 6 000 000 FCFA annuels, soit un manque à gagner annuel de 34 000 000 FCFA par an.

« Mbaye Gueye exploite illégalement une superficie de 1435 M2»
Il a également accusé l’entreprise Mbaye Guèye (EMG), d’exploiter illégalement une superficie de 1435 m2 située sur la promenade des Thiessois. «A notre grande surprise, aucun contrat d’exploitation concernant le site en question ne lie la mairie à ladite entreprise. Cette exploitation illégale constitue pour la mairie un manque à gagner minimal de 8.610.000 Fcfa par an, soit 68 880 000 Fcfa pour les huit années durant lesquelles EMG a exploité le site.

Par conséquent, la Mairie, dès le 24 mars 2022, a pris les dispositions nécessaires pour faire valoir ses droits, en sommant EMG de payer le montant global dû tout en l’invitant à se régulariser dans les meilleurs délais», souligne le rapport. S’agissant de Mickey Land qui occupe le cœur de la promenade des Thiessois, Dr Diop relève que le premier contrat a été conclu le 1er janvier 2015 entre Mickey Land et la mairie Thiès-Ville pour une durée de 2 ans.

Il était prévu que le contrat établi pouvait être renouvelé à la demande du preneur. Le dernier renouvellement a été établi le 1er janvier 2019 pour une durée de 5 ans. «Mais en application de l’article 10 du chapitre V du dernier contrat liant les deux parties (Mickey Land et la Mairie Thiès-Ville), l’équipe municipale a motivé sa décision de rompre le contrat par trois constats : non-paiement de la redevance de location aux échéances fixées, défaut de mise en valeur et d’entretien des espaces verts, utilisation du site à des fins autres que celles prévues et acceptées par les deux parties ».

Pourtant indique le rapport, «la propriété communale constitue une source de financement importante pour la mairie. Elle a contribué aux recettes de 2021 pour un montant de 13.975.000 Fcfa, ce qui inclut la créance à recouvrer. Mais compte tenu de son potentiel en termes de revenus de locataires des terrains nus appartenant à la Mairie, et fixé par le décret n°2010-400 du 23 mars 2010, les recettes provenant de la propriété communale peuvent être multipliées par 30 au moins. Elles peuvent précisément passer de 13 975 000 Fcfa à 426 520 000 Fcfa, soit un gain potentiel de 412 545 000 Fcfa.

Trois véhicules utilisent 70 millions de FCFA en carburant en dix mois
Le maire de Thiès a aussi débusqué des irrégularités notoires. Par exemple dans la gestion du carburant, Dr Babacar Diop révèle qu’un montant «de plus de 70 000 000 Fcfa a été utilisé comme carburant de fonctionnement en dix mois alors que seulement trois voitures de l’administration ont été fonctionnelles durant cette période, soit près de 230.000 Fcfa, l’équivalent de dépenses de carburant par jour pour seulement trois voitures fonctionnelles».

Dans ce même sillage, un montant de 19.937.280 Fcfa a été utilisé pour la construction d’un mur de clôture de cimetière à Ballabey II, dans l’exécution du budget 2021, après vérification, renseigne le nouveau maire, il s’avère que non seulement les coûts des travaux ont été excessivement surévalués, mais que l’enveloppe totale a été versée au fournisseur alors que ce dernier n’a même pas exécuté le tiers des travaux qui devaient être faits. C’est dire que les points noirs soulevés par l’actuel Maire ont été très nombreux.

Toutefois, il a promis une nouvelle gouvernance, sobre et transparente. C’est à travers surtout de l’instauration d’une bonne gouvernance dans toutes les opérations impliquant la mairie et ses agents (état-civil et administration), la mise en place d’un comité externe d’audit et de suivi général.

La réplique des partisans de Talla Sylla
Les partisans de Talla Sylla présents dans la salle ont contesté les faits relatés dans le rapport dressé par la nouvelle équipe. Concernant l’érection et la clôture du cimetière, ils indiquent dans un communiqué aussitôt remis à la presse que «Talla Sylla est a été le seul maire depuis Ousmane Ngom à avoir érigé et clôturé deux cimetières (un catholique et un musulman), du fait que tous les cimetières de la ville sont aujourd’hui pleins, ce que les Thiessois ont constaté de visu».

En ce qui concerne le cimetière musulman dont il est question dans le rapport, ils renseignent que si la clôture de la partie réservée à la ville (qui l’est à 90%) ne pouvait pas être achevée jusqu’à présent, c’est parce qu’un chef de famille y a planté de l’igname et avait demandé qu’on lui accorde un délai, le temps de récolter.

Ils affirment par ailleurs que «Talla Sylla n’est pas né pour s’enrichir avec l’argent du contribuable. En 2014, année de son installation et en 2022 année de son départ, il est allé à l’Ofnac de son propre gré, faire une déclaration de patrimoine avec toujours patrimoine néant »

Mbaye SAMB

Jean Louis Verdier - Rédacteur en Chef Digital - Paris- Dubaï - Hong Kong dakarecho@gmail.com - Tél (+00) 33 6 17 86 36 34 + 852 6586 2047

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