Transport Aérien

Les bagages, victimes collatérales de la reprise du transport aérien

Les incidents liés aux valises et sacs ont connu une croissance supérieure à celle du nombre de passagers, avec pas moins de 26 millions de bagages concernés, contre 9,9 en 2021.

Retards, dégâts, pertes : la reprise du transport aérien, qui s’est parfois avérée chaotique suite au Covid-19, affiche un bond du taux d’incidents liés aux bagages enregistrés dans les aéroports, selon une étude publiée mardi.

Ces incidents ont concerné 7,6 bagages pour 1000 passagers l’année dernière contre 4,35 l’année précédente, au moment où le trafic aérien mondial commençait à remonter la pente après avoir perdu deux tiers de ses voyageurs en 2020 sous l’effet de la crise sanitaire, selon Sita, fournisseur de services informatiques pour le secteur.

En valeur absolue, pas moins de 26 millions de bagages dans le monde ont subi des incidents l’année dernière, contre 9,9 en 2021, une croissance supérieure à celle du nombre de passagers. Ceux-ci étaient au nombre de 3,4 milliards l’année dernière, après 2,3 milliards en 2021.

En 2019, avant la pandémie, un record de 4,5 milliards de voyages aériens avaient été effectués, et le taux d’incidents pour 1000 était alors de 5,6 bagages, soit deux points de moins qu’en 2022.

Cette détérioration est intervenue après des années d’amélioration régulière, sur fond de montée en puissance technologique, selon Sita, qui extrapole ces statistiques des données de son outil de gestion déployé auprès de 500 compagnies desservant 2800 aéroports du monde entier. En 2007, le taux d’incidents s’établissait à près de 19 pour 1000.

Une reprise aérienne plus rapide que prévue
Aux sources de cette situation, explique à l’AFP Nicole Hogg, directrice de la branche «gestion des bagages» de Sita: «le secteur a connu une reprise plus rapide que prévu après la pandémie», avec «des pénuries de personnel, des employés inexpérimentés» et des aéroports saturés.

Plusieurs grands aéroports européens comme Amsterdam-Schiphol, Francfort et Paris-Charles-de-Gaulle (CDG) ont connu des incidents pendant l’été 2022. La plateforme parisienne avait ainsi «égaré» 35 000 bagages après une grève. «Nous faisons tout pour que cet incident très préoccupant de l’an dernier ne se reproduise pas, bien sûr», a déclaré le PDG du gestionnaire de CDG, le Groupe ADP, Augustin de Romanet, mardi sur la radio Franceinfo.

Les données de Sita montrent que la situation sur le Vieux continent s’est fortement dégradée l’année dernière: le taux d’incidents a triplé à 15,7 pour 1000.

En Amérique du Nord, il était de 6,35, et en Asie de 3. Ce sont lors des voyages internationaux que les incidents de bagages se produisent le plus, 19,3 pour 1000 contre seulement 2,4 lors de déplacements intérieurs.

Jusqu’à 1600 euros de dédommagement
Les passagers privés de bagages à l’arrivée et ayant engagé des frais de première nécessité, tels que des vêtements ou des produits d’hygiène, peuvent en demander le remboursement à leur compagnie aérienne. Si le bagage n’a pas été retrouvé sous 21 jours, son propriétaire peut être dédommagé jusqu’à quelque 1600 euros, justificatifs à l’appui, aux termes de la convention de Montréal régissant certains volets des voyages aériens.

Pour les compagnies, ces incidents peuvent se révéler coûteux en termes de dédommagements, mais elles risquent encore davantage en «perte de réputation», souligne Mme Hogg : même après un excellent vol, un bagage perdu ou retardé peut faire durablement basculer des clients vers la concurrence.

Jean Louis Verdier - Rédacteur en Chef Digital - Paris- Dubaï - Hong Kong dakarecho@gmail.com - Tél (+00) 33 6 17 86 36 34 + 852 6586 2047

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