Transport Aérien

Air France-KLM dégage 934 millions d’euros de bénéfice net

Air France-KLM a annoncé jeudi un bénéfice net et un chiffre d’affaires annuels sans précédent dans son histoire malgré une perte au quatrième trimestre due à la guerre au Proche-Orient et à des difficultés d’approvisionnement.

Le groupe aérien franco-néerlandais a dégagé 934 millions d’euros de bénéfice net (+28,3% sur un an) pour un chiffre d’affaires de 30 milliards d’euros (+14%). Il a enfin assaini sa structure financière ébranlée par le Covid-19, retrouvant comme promis des fonds propres positifs pour la première fois depuis 2019.

Mais la fin d’année a été moins bonne, avec une perte nette de 256 millions d’euros au quatrième trimestre, alors que le groupe était encore bénéficiaire un an plus tôt à la même période.

La Bourse de Paris a mal réagi, le titre Air France cédant 7,1% à 10,60 euros à 15h20 dans un marché stable.

Les investisseurs pourraient aussi avoir été déçus par un bénéfice annuel que les analystes voyaient dépasser le milliard d’euros, selon des compilations de Factset et Bloomberg.

Le concurrent britannique IAG (British Airways, Iberia…) a quant à lui empoché un bénéfice net annuel trois fois plus important, à 2,7 milliards d’euros. Lufthansa doit publier ses résultats annuels le 7 mars.

Au quatrième trimestre, Air France et surtout KLM ont pâti d’une pénurie de pièces de rechange, un problème récurrent pour tout le secteur, mais aussi de main-d’oeuvre qualifiée, ce qui a perturbé la disponibilité de certains avions.

En outre, la guerre entre Israël et le Hamas a conduit le groupe à suspendre ses lignes vers Tel-Aviv dès début octobre, et a refroidi la demande vers des pays voisins. Transavia, la « low-cost » du groupe déjà affectée par le séisme au Maroc en septembre, n’est pas parvenue à être rentable en 2023.

Enfin, les tarifs du fret se sont fortement repliés après un emballement post-pandémie.

La rentabilité opérationnelle était encore de 7,8% à l’issue des trois premiers trimestres, dans le haut de la fourchette des objectifs pour 2024-2026 (7 à 8%). Elle s’établit finalement à 5,7%, une hausse de 1,2 point par rapport à 2022, l’année du retour dans le vert.

En 2023, la situation du groupe « est totalement revenue à la normale », s’est félicité son directeur général Benjamin Smith. La crise sanitaire avait fait perdre à l’entreprise 10,4 milliards d’euros cumulés en 2020 et 2021, la forçant à deux recapitalisations et à appeler à l’aide les Etats français et néerlandais.

« Nous sommes plutôt satisfaits de la façon dont les choses se sont déroulées cette année », a ajouté M. Smith lors d’une conférence de presse.

Bagages de cabine payants chez Transavia
Ces résultats ont été obtenus malgré une fréquentation pas encore revenue aux niveaux d’avant-crise: 93,6 millions de voyageurs dans les appareils d’Air France, KLM et Transavia l’an dernier, c’est 10,3 millions de plus qu’en 2022, mais encore 10,4 millions de moins qu’en 2019.

Parallèlement, Air France-KLM a continué à réduire sa dette nette, tombée de 6,33 milliards d’euros fin 2022 à 5,04 milliards fin 2023.

Malgré son bénéfice record, Air France-KLM n’a pas l’intention de recommencer à verser des dividendes cette année car sa situation financière est encore trop fragile, a indiqué son directeur financier Steven Zaat.

Côté objectifs pour 2024, année des 20 ans de sa création, la société a dit vouloir augmenter sa capacité de passagers de 5% sur un an et limiter entre 1 et 2% la hausse de ses coûts unitaires, contre 3,5% en 2023.

Malgré une hausse prévue de l’activité, elle pense acquitter une facture de kérosène de 7,6 milliards d’euros, en légère baisse par rapport aux 7,7 milliards de 2023, et consacrer entre 3 et 3,2 milliards à ses dépenses d’investissement, en particulier dans le renouvellement de ses appareils.

En quête de recettes accrues, Transavia va de son côté commencer à faire payer les bagages de cabine début avril, une politique déjà en vigueur dans d’autres compagnies à bas coûts.

En dépit du prix toujours élevé des billets par rapport à l’avant-crise, Air France-KLM ne voit pas faiblir cette année la « demande soutenue » de voyages qui a nourri sa prospérité en 2023, et fait état de taux de réservation équivalents à ceux de 2023 à la même époque.

Jean Louis Verdier - Rédacteur en Chef Digital - Paris- Dubaï - Hong Kong dakarecho@gmail.com - Tél (+00) 33 6 17 86 36 34 + 852 6586 2047

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