Faits divers

La soupçonnant d’avoir un autre copain, le vigile avait violé, étranglé sa copine avant de l’achever à coups de briques

Le vigile Mamadou Sakho alias Mohamed Diop a comparu, hier, à l’audience de la chambre criminelle de grande instance de Dakar. Il répondait des faits d’assassinat, d’actes de barbarie et de viol sur la défunte Hawa Diop. L’avocat général a requis la peine de travaux forcés à perpétuité. L’affaire est mise en délibéré pour le 25 juin prochain.

Une histoire d’amour qui se termine par un bain de sang. Les faits remontent à juillet 2013. Le 11 de ce mois-là, le prévenu
avait eu un malentendu avec sa dulcinée qu’il soupçonnait d’avoir un autre copain. Et quand la petite amie est venue voir son homme dans son lieu de travail pour solliciter de quoi acheter son petit déjeuner, celui l’a rabaissée.

Revenant sur cet incident, l’accusé raconte : « Elle m’a demandé de lui acheter le petit déjeuner, j’ai refusé». Mais l’incident ne s’est pas arrêté là. Puisque son homme lui avait tenu des paroles désobligeantes, elle décide de mettre fin à leur relation. Ne pouvant plus se retenir, l’accusé avoue avoir cogné la tête de la victime sur un mur avant de l’étrangler à mort dans le garage par crainte d’être découvert. « Je l’ai trainée par terre jusqu’à l’étage pour dissimuler le corps. Lorsque j’ai senti qu’elle bougeait, j’ai pris des morceaux de briques pour lui fracasser la tête. Je l’ai ensevelie dans des gravats que j’ai recouvertes de zinc », a raconté avec un sang- froid remarquable le prévenu à la barre de la chambre criminelle. Après avoir perpétré son acte criminel, le vigile a pris la fuite et quitté Dakar.

Les recherches entreprises par la police ont permis son arrestation en avril 2014 à Thiès. « J’étais en colère contre elle, mais je ne l’ai pas violée et je n’avais l’intention de la tuer » s’est défendu Mamadou Sakho alias Mohamed Diop. En larmes, les parents de la victime réclament que justice soit rendue et que le meurtrier de leur fille pourrisse en prison. « J’ai confiance au tribunal, j’ai du mal à supporter la perte de ma fille », a soutenu Haby Fall, la mère de la victime.

« Je l’ai achevée parce que je ne voulais pas qu’elle aille se plaindre à la police »
Quant à l’avocat général, il est largement revenu sur les faits avec l’autopsie du médecin légiste qui a diagnostiqué une mort par étranglement avec des lésions traumatiques et des violences sexuelles. Ce qui fait dire au défenseur de la société que les faits sont constants puisque, durant toute la procédure, l’accusé a reconnu avoir tué sa victime avant de l’étrangler et de l’achever avec une pierre.

Et ce même si à la barre, il a nié avoir violé la victime. Ce que conteste le médecin légiste. Le procureur a insisté sur la cruauté de l’accusé qui a tué la victime d’une façon barbare tout simplement parce qu’il ne pouvait pas supporter qu’elle mette fin à leur relation surtout qu’il la soupçonnait d’avoir un amant. Pour la répression, le représentant du parquet a requis une peine de travaux forcés à perpétuité.

Selon l’avocat de la défense, la jurisprudence sénégalaise n’a pas défini l’acte de torture et de barbarie. Par conséquent, estime-t-il, ces deux éléments ne peuvent pas être retenus pour son client. Surtout en l’absence de certificat de genre de mort établissant que la victime a été violée.«Il n y a pas de crime, ni de délit lorsque le prévenu était en démence ou sous l’emprise d’une force à laquelle il n’arrivait pas à résister au moment de l’acte », a plaidé l’avocat.

Au terme de sa plaidoirie, le conseil du prévenu a sollicité des circonstances atténuantes pour ce meurtre fait sous une contrainte morale et l’effet de la colère. L’affaire a été mise en délibéré pour le 25 juin prochain.

Mamadou SY

Jean Louis Verdier - Rédacteur en Chef Digital - Paris- Dubaï - Hong Kong dakarecho@gmail.com - Tél (+00) 33 6 17 86 36 34 + 852 6586 2047

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