Changement ClimatiqueClimatMétéorologie

2022 a été une période d’extrêmes climatiques, selon le programme européenne Copernicus

Températures records, incendies monstres et hausse continue des concentrations de gaz à effet de serre : le programme européen Copernicus a dressé mardi le bilan en cinq points d’une année 2022 marquée par les extrêmes.

Au niveau mondial, des anomalies de chaleur… qui deviennent la norme
L’an dernier, la température moyenne mondiale était d’environ 1,2°C de plus que durant la période de référence 1850-1900, selon le service européen Copernicus sur le changement climatique (C3S).

Plusieurs régions du globe ont connu une année record comme l’Europe occidentale, le Moyen-Orient, la Chine ou la Corée du Sud.

Mais la «vision d’ensemble» est plus importante que les anomalies annuelles, a rappelé mardi lors d’une conférence de presse Carlo Buontempo, directeur du C3S: car si 2016 reste l’année la plus chaude, «2022 s’inscrit dans la lignée des huit dernières années, qui sont les huit plus chaudes jamais enregistrées à l’échelle de la planète», toutes ayant enregistré au moins +1 °C par rapport à l’ère préindustrielle.

Alerte aux pôles
Les températures moyennes augmentent plus vite au niveau des pôles; selon une étude publiée dans la revue Communications Earth & Environment, l’Arctique s’est même réchauffé près de quatre fois plus vite que le reste du monde lors des quarante dernières années.

L’an dernier n’a pas fait exception à la tendance: les températures étaient supérieures de plus de 2°C à la moyenne de référence 1991-2020 sur certaines parties du nord de la Sibérie centrale et le long de la péninsule antarctique.

En septembre par exemple, les températures dans le centre du Groenland étaient supérieures de 8 °C à la moyenne, avec un record mensuel dans presque toute l’île depuis au moins 1979. En Antarctique, en février dernier, la glace a atteint son étendue la plus faible en 44 ans d’enregistrement par satellite à cette période de l’année.

Des records de températures en Europe
2022 est la deuxième année la plus chaude (et celle avec l’été le plus chaud) jamais enregistrée au niveau européen, mais elle figure en première place du tableau dans plusieurs pays d’Europe de l’ouest comme la France, le Royaume-Uni, l’Espagne ou le Portugal.

Selon les données du programme Copernicus, «les températures européennes ont augmenté de plus du double de la moyenne mondiale au cours des trente dernières années et le taux d’augmentation est le plus élevé de tous les continents du monde», avec +0,5°C par décennies, selon l’organisation météorologique mondiale.

Des émissions de CO2 amplifiées par les incendies
Chaleur et sécheresse ont contribué à accroître l’inflammabilité et les risques d’incendies. Rien qu’en France, plus de 785.000 hectares sont partis en fumée en 2022, selon le système européen d’information sur les feux de forêt (Effis) et Copernicus. Soit plus du double de la moyenne des quinze dernières années, avec pour conséquence des émissions de carbone estimées à 9 mégatonnes (quand un arbre brûle, la combustion libère du dioxyde de carbone).

«La France, l’Espagne, l’Allemagne et la Slovénie ont connu leurs plus fortes émissions estivales de dioxyde de carbone dues aux incendies de forêt depuis au moins 20 ans», indique ainsi Copernicus. Ce qui a contribué à la dégradation de la qualité de l’air au niveau local.

Pas de ralentissement de la hausse de concentration des gaz à effet de serre
«Les gaz à effet de serre, notamment le dioxyde de carbone (CO2) et le méthane (CH4), sont les principaux moteurs du changement climatique et nos activités de surveillance nous permettent de voir que leur concentration dans l’atmosphère continue d’augmenter sans aucun signe de ralentissement», explique dans un communiqué Vincent-Henri Peuch, directeur du Service de surveillance de l’atmosphère de Copernicus.

Cette concentration a atteint en moyenne annuelle environ 417 ppm (parties par million) pour le dioxyde de carbone et 1894 ppb (parties par milliard) pour le méthane en 2022. Il s’agit des concentrations les plus élevées « depuis plus de 2 millions d’années pour le CO2 et plus de 800.000 ans pour le CH4», selon le programme Copernicus.

Articles Similaires

1 sur 20

Laisser une réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *