Le patron d’un journal critique du gouvernement guatémaltèque, José Ruben Zamora, accusé de blanchiment d’argent, chantage et trafic d’influence, a été condamné mercredi à six ans de prison à l’issue d’un procès durant lequel il n’a cessé de clamer son innocence.
A son arrivée au tribunal pour écouter le verdict, M. Zamora, patron et fondateur du journal El Periodico, a qualifié le gouvernement du président Alejandro Giammattei de « dictature » et accusé la justice d’avoir « bafoué tous (ses) droits ».
Le journaliste, détenu depuis près de 11 mois, est arrivé menottes aux poignets au tribunal de Guatemala qui a prononcé le verdict. Au terme de 28 jours de procès, l’accusation avait requis le 30 mai un total de 40 années de prison, soit le maximum prévu pour les trois chefs d’accusation.
M. Zamora a dénoncé une « chasse aux sorcières » et a annoncé que son épouse, Minayu Marroquin, avait quitté la veille le Guatemala pour éviter une éventuelle arrestation.
Elle a rejoint leur fils exilé aux Etats-Unis contre qui un mandat d’arrêt a été lancé au Guatemala, a-t-il précisé.
El Periodico, fondé en 1996 par M. Zamora et qui était publié seulement sur internet depuis décembre, a cessé toute activité le 15 mai en invoquant la « persécution pénale et la pression économique » exercées à son égard.
L’arrestation de M. Zamora est intervenue pendant une vague d’arrestations d’anciens procureurs anti-corruption à l’origine d’enquêtes retentissantes, accusés d’abus d’autorité.
Laisser un commentaire