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Franziska Giffey, la ministre Allemande de la Famille démissionne sur des soupçons de plagiat sur sa thèse de doctorat

La ministre allemande de la Famille Franziska Giffey, régulièrement citée comme l’étoile montante du parti social-démocrate, a démissionné mercredi de son poste en raison de soupçons persistants de plagiat sur sa thèse de doctorat.

La ministre, qui entend néanmoins rester la candidate du SPD aux élections régionales de Berlin en septembre, dont elle vise la mairie, a remis sa démission lors du conseil des ministres, a indiqué le ministère de la Famille, des Personnes âgées et de la Jeunesse.

«J’accepte cette décision pour laquelle j’ai un grand respect mais un regret tout aussi grand», a réagi la conservatrice Angela Merkel lors d’un discours à une conférence sur la recherche, remerciant Franziska Giffey «de tout cœur» pour la «très bonne collaboration» au sein de la coalition. La ministre de la Justice Christine Lambrecht prendra en charge son ministère jusqu’au scrutin législatif du 26 septembre, a indiqué le SPD.

L’affaire de plagiat empoisonne Franziska Giffey depuis 2019. Ministre populaire, qui a grandi dans l’ex-RDA comme la chancelière, elle était entrée au gouvernement de coalition entre conservateurs et sociaux-démocrates en 2018, après avoir gagné ses galons politiques en tant que maire du quartier à problèmes de Neukölln à Berlin. «Des discussions ont réapparu ces derniers jours concernant ma thèse (de doctorat) datant de l’année 2010», explique-t-elle dans une déclaration.

Affaire «persistante et pesante »
Réaffirmant avoir écrit sa thèse «en toute bonne foi» et même si la vérification de son travail n’a pas encore été achevée, elle «tire les conséquences» de cette affaire «persistante et pesante» en quittant son poste de ministre. Le SPD de la ville, dont elle est co-présidente, et les Berlinois «peuvent compter sur moi», précise-t-elle toutefois en référence à sa candidature à la mairie de la capitale. Le parti lui a dans la foulée réaffirmé sa confiance.

Franziska Giffey est accusée par la plateforme collaborative VroniPlag Wiki d’avoir plagié en partie sa thèse en sciences politiques consacrée en 2010 au fonctionnement de l’Europe et présentée devant l’Université libre de Berlin. Selon le site, quelque 49 des 265 pages de la thèse présentaient des soupçons de plagiat allant de citations non attribuées à leurs auteurs au copier-coller d’autres ouvrages.

L’Université avait donné son accord en 2019 pour que la ministre conserve son titre de «docteur» mais lui avait adressé un blâme, nourrissant les suspicions et les demandes de démission. Un nouvel examen de sa thèse lancé en 2020 est toujours en cours. Espérant éteindre l’incendie, elle avait déjà renoncé l’an passé à son titre de docteur, très prisé en Allemagne.

Les ministres conservateurs de la Défense, Karl-Theodor zu Guttenberg, et de l’Éducation, Annett Schavan, avaient dû démissionner respectivement en 2011 et 2013 pour des accusations similaires.

L’actuelle présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, mise en cause en 2015 par le site VroniPlag Wiki, avait pour sa part été blanchie par l’Université de médecine de Hanovre, malgré des «lacunes évidentes» dans l’attribution de références.

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