Un chef militaire du mouvement indépendantiste du Front Polisario et trois combattants sahraouis ont été tués vendredi par un drone marocain dans le territoire disputé du Sahara occidental, au moment où une délégation américaine se trouve sur place, selon l’agence de presse officielle sahraouie SPS.
La question du Sahara occidental, considéré comme un « territoire non autonome » par l’ONU en l’absence d’un règlement définitif, oppose depuis des décennies le Maroc au Polisario, soutenu par l’Algérie.
« Le chef de la sixième région militaire, Abba Ali Hamudi, membre du secrétariat national du Polisario, est tombé au champ d’honneur avec trois autres combattants », a annoncé l’agence du Polisario. La présidence sahraoui a décrété trois jours de deuil national à partir de samedi.
Selon le site d’information sahraoui Ecsaharaui, « suite à des combats dans la région de Mahbes, l’aviation marocaine a riposté en utilisant deux drones de fabrication israélienne ».
Aucune confirmation n’a pu être obtenue côté marocain.
Une délégation des Etats-Unis, conduite par Joshua Harris, secrétaire d’Etat adjoint pour l’Afrique du Nord, a entamé vendredi une visite en territoire sahraoui, dans le cadre d’efforts de relance du processus de paix parrainé par l’ONU au Sahara occidental, selon SPS.
En avril 2021, un autre chef militaire sahraoui, le commandant de la gendarmerie nationale Addah Al-Bendir, avait été tué par un drone à Tifariti, une localité située au nord du territoire et sous contrôle du Polisario.
Celui-ci, qui a proclamé la République arabe sahraouie démocratique (RASD) en 1976 après le désengagement de l’Espagne, réclame un référendum d’autodétermination prévu par l’ONU en 1991 mais jamais organisé. Le Maroc, qui contrôle près de 80% du territoire, propose un plan d’autonomie sous sa souveraineté.
Après près de 30 ans de cessez-le-feu, les hostilités entre le Polisario et le Maroc ont repris mi-novembre 2020 à la suite du déploiement de troupes marocaines dans une zone tampon de l’extrême sud du Sahara occidental pour en déloger des indépendantistes qui bloquaient la seule route commerciale vers l’Afrique de l’Ouest car cet axe routier est, selon eux, illégal car inexistant lors du cessez le feu de 1991.
Depuis près de trois ans, les Sahraouis font régulièrement part d’accrochages annonçant souvent avoir infligé des pertes humaines côté marocain, jamais confirmées par les autorités marocaines.
Ancienne colonie espagnole, le Sahara Occidental est un vaste territoire désertique bordant l’Atlantique, aux eaux poissonneuses et aux importantes réserves en phosphates.
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