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Steven Sund, le chef de la police du Capitole démissionne

De nombreuses voix avaient réclamé son départ au lendemain des violences qui ont ébranlé Washington, et l’échec patent de ses services à assurer la sécurité du bâtiment et des élus.

Le chef de la police du Capitole, Steven Sund, a présenté sa démission, jeudi 7 janvier, au lendemain de l’assaut de milliers de partisans du président Donald Trump contre le Congrès. «Il démissionne, à compter du 16 janvier», a précisé une source ayant requis l’anonymat.

Le dispositif de sécurité de ce haut lieu du pouvoir américain était très critiqué jeudi, et de nombreuses voix avaient réclamé son départ, dont la présidente démocrate de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi.

La facilité avec laquelle les services de sécurité ont été débordés par les partisans du président républicain brandissant des drapeaux «Trump 2020» et vêtus de tenues de camouflage «est un échec massif», avait estimé le chef des républicains au Sénat, Mitch McConnell, annonçant une enquête. «La sécurité du Capitole doit être complètement revue», a tweeté le sénateur démocrate d’Hawaï, Brian Schatz.

Les services de sécurité du Congrès avaient planifié leur réponse à une manifestation des partisans de Donald Trump, mais n’étaient pas préparés pour répondre à des violences, avait reconnu Steven Sund dans un communiqué publié dans la matinée.

Un agent de la police du Capitole a tiré mortellement sur une manifestante qui tentait de pénétrer dans une zone du Congrès, à travers une vitre brisée. L’agent a été suspendu et une enquête a été ouverte, a précisé Steven Sund, soulignant que la situation était alors particulièrement chaotique et que d’autres policiers avaient désamorcé au même moment deux engins explosifs à l’extérieur du bâtiment. «Je n’ai jamais rien vu comme le violent assaut contre le Capitole pendant mes 30 ans de carrière à Washington», a-t-il justifié.

Millefeuille juridictionnel
Comme souvent aux États-Unis, la multiplication des juridictions a compliqué la réponse des autorités. Soulignant le statut administratif particulier de la capitale américaine, qui est distincte des États limitrophes du Maryland et de la Virginie mais qui n’est pas un État à part entière, la maire de la ville, Muriel Bowser, a insisté au cours d’une conférence de presse sur le fait qu’elle n’avait pas l’autorité d’envoyer l’armée, la police ou la Garde nationale dans l’enceinte du Congrès, qui est un bâtiment fédéral. «La police du Capitole et les dirigeants du Congrès n’ont pas pris la décision de demander le soutien de la Garde nationale» en prévision du rassemblement des pro-Trump, pourtant annoncé depuis plusieurs jours, a-t-elle souligné.

La police municipale n’a été appelée à la rescousse qu’à 13 heures locales, bien après les premières intrusions de manifestants pro-Trump, a indiqué son chef Robert Contee. «Ça allait déjà assez mal à ce stade», a-t-il ajouté, faisant état de 68 arrestations, dont 41 dans l’enceinte du Capitole.

À la demande de la maire de Washington, quelque 300 réservistes de la Garde nationale, qui avaient été déployés en grand nombre lors des manifestations antiracistes de l’été, avaient été mis en état d’alerte pour gérer les mouvements de foule dans la ville et dans le métro, sans armes, a indiqué le secrétaire à l’armée de Terre, Ryan McCarthy.

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