Environnement

Les pépinières de la prospérité économique

Les effets positifs de la grande muraille verte commencent à se faire sentir sur le plan économique. C’est ce qu’a annoncé, au cours d’une conférence à l’initiative de la fondation SOCOCIM, une chercheure du CRNS et membre d’une équipe de recherche sur ce programme africain, notamment sur le tracé au Sénégal.

En effet, selon Priscilla Duboz, le projet lancé dans un but initial de lutte contre la désertification, par la restauration des écosystèmes au Sahel, commence à avoir un impact économique remarquable sur les communautés qu’il traverse, notamment dans la zone du Ferlo au Sénégal.

Selon la chercheure, des activités économiques sont en train de se développer autour des pépinières dans le nord du Sénégal.

La chercheure au CNRS et directrice adjointe à l’Observatoire Hommes-Milieux International Tessékéré, qui s’exprimait au cours d’une conférence, à l’initiative de la fondation SOCOCIM a soutenu qu’au-delà de son intérêt sur la lutte contre la désertification, le projet était aussi un moyen d’amélioration des conditions de vie des populations dans les zones traversées.

Elle a notamment fait savoir que grâce aux réalisations de la grande muraille verte, des activités économiques sont en train d’être développées par les communautés riveraines le long du tracé, en dépit des tribulations notées dans certaines parties du Sahel et qui ralentissent quelque part la progression dans la mise en œuvre.

En effet, au niveau des pépinières, divers plants d’arbres adaptés au contexte de l’écosystème sahélien dans le nord sont cultivés avant d’être repiqués sur le tracé prévu dans le cadre du projet au niveau du Sénégal, particulièrement au nord dans la zone du Ferlo.

« Il y a 09 pépinières énormes tout le long du tracé de la grande muraille » a-t-elle dit avant de rappeler que le but principal de cette grande muraille est de régénérer l’écosystème et faire en sorte que le tapis herbacé y soit de plus en pérenne.

Ces périmètres de pépinières fermés pendant une durée annuelle, sont souvent ouverts en fin de période sèche au début du mois de juin, au moment où les plants sont à maturité et que l’herbe est épaisse. Les populations de la zone, surtout au niveau du Ferlo, en profitent pour faire brouter leurs troupeaux et vendre le surplus sur les marchés au niveau des foirails.

Ainsi quotidiennement plus d’une centaine de charrettes sont chargées d’herbes, à partir de ces pépinières, pour être vendues. « Au niveau de Labgar où je travaille, l’agence de la grande muraille ouvre les parcelles et les gens entrent pour faucher la paille, cela permet de donner à manger aux animaux d’une part et vendre le surplus sur le marché d’autre part. C’est la création d’une économie et cela implique aussi les habitants plus qu’il y a un avantage pour eux. L’année dernière, c’était 150 charrettes par jour pendant deux mois ».

Les femmes également y trouvent leur compte à travers les jardins polyvalents où, regroupées dans des GIE, elles font de l’horticulture pour leur consommation familiale mais aussi pour la commercialisation. Une activité qui est développée sur toute l’année.

L’apiculture également connait un début de développement dans la zone avec la culture des mellifères, ce qui est en train de favoriser la production de miel dans le Ferlo. Autant de raisons qui doivent pousser les populations à épouser ce projet pour le retour de la verdure dans la zone sahélienne, mais aussi pour l’amélioration des revenus des populations dans les zones concernées.

Wore NDOYE

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