Les États-Unis contredisent frontalement la Chine qui avait assuré qu’il s’agissait d’un test pour la production d’un nouveau véhicule spatial.
Le plus haut gradé américain, le général Mark Milley, a confirmé publiquement mercredi 27 octobre un essai de missile hypersonique par Pékin datant d’août et révélé à la mi-octobre par le Financial Times, reconnaissant que les États-Unis avaient été pris par surprise. «Ce à quoi nous avons assisté, c’est (…) un test très significatif d’un système d’armement hypersonique», a déclaré le chef d’état-major américain dans une interview à la chaîne Bloomberg TV. «Il a toute notre attention».
Il a comparé ce test au lancement en octobre 1957 par l’URSS du premier satellite artificiel, Spoutnik, qui avait surpris les États-Unis et lancé la course à la conquête spatiale. «Je ne sais pas si c’est exactement comme Spoutnik, mais je pense que c’en est très proche».
Le général Milley est le premier responsable américain à confirmer publiquement les informations du Financial Times, qui avait rapporté que la Chine avait lancé en août un missile à capacité nucléaire ayant fait le tour de la Terre en orbite basse avant de descendre vers sa cible.
« Le missile hypersonique chinois DF-17, nouveau cauchemar des officiers américains « … A côté, le Coronavirus est une plaisanterie… Qui met nos économies à terre…sauf celle de la Chine. pic.twitter.com/N8pd9FUmcZ
— Albert Moret (@AlbertMorret) January 26, 2021
Citant des sources ayant eu connaissance du test, le quotidien britannique ajoutait que le missile avait raté sa cible de plus de 30 km. Pékin avait démenti ces informations, affirmant avoir procédé à un «test de routine d’un véhicule spatial, destiné à tester la technologie de véhicule spatial réutilisable».
Une technologie qui intéresse aussi les États-Unis
La Chine a déjà présenté en 2019 un missile hypersonique, le DF-17. Cette arme de portée intermédiaire (autour de 2000 km), sous forme de «planeur», peut porter des têtes nucléaires.
Le missile mentionné par le Financial Times, différent, pourrait atteindre l’espace, être placé en orbite puis retraverser l’atmosphère avant de frapper sa cible. Sa portée serait ainsi bien plus grande.
Les États-Unis ne possèdent pas encore de missiles hypersoniques dans leur arsenal, mais ils y travaillent. Le DARPA, bras scientifique de l’armée américaine, a annoncé récemment avoir testé avec succès son missile hypersonique HAWC (Hypersonic Air-Breathing Weapon Concept) à propulsion aérobie, c’est-à-dire qu’il utilise l’oxygène présent dans l’atmosphère pour sa combustion.
Le Pentagone développe également un planeur hypersonique appelé ARRW (prononcer Arrow, ou flèche en anglais), mais son premier test grandeur nature a échoué en avril dernier.
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