Le navire-ambulance, déjà immobilisé en novembre dernier, est accusé d’avoir changé de cap après des sauvetages sans respecter l’instruction de se diriger vers un lieu sûr «sans délai, à la vitesse maximale et en suivant une route directe».
Les autorités italiennes ont immobilisé pour 20 jours l’Ocean Viking , le navire-ambulance de l’ONG SOS Méditerranée, à Bari (sud-est de l’Italie), l’accusant d’avoir changé de cap après des sauvetages, a annoncé dimanche 31 décembre l’ONG basée à Marseille, dans le sud-est de la France.
«L’Ocean Viking est détenu pour la seconde fois en deux mois, achevant ainsi l’année comme elle avait commencé, avec l’obstruction de l’assistance humanitaire en mer en vertu d’une loi inutile, arbitraire et discriminatoire», a dénoncé dimanche soir dans un communiqué SOS Méditerranée.
Selon l’ONG, les autorités italiennes accusent l’Ocean Viking «de ne pas avoir respecté l’instruction de se diriger sans délai, à la vitesse maximale et en suivant une route directe vers le lieu sûr», en l’occurrence Bari, qu’elles lui avaient assigné.
Au cours de trois opérations, le navire avait secouru mercredi 244 migrants au large de la Libye, parmi lesquels huit femmes, dont deux enceintes, 18 mineurs non accompagnés et quatre enfants de moins de quatre ans.
Alors qu’il se dirigeait vers le port italien, l’Ocean Viking a reçu une nouvelle alerte concernant au moins 70 personnes en détresse à bord d’une embarcation de fortune située à 15 miles nautiques (24 km) de distance. Une mise à jour de la position démontrera que l’esquif se situait finalement à 60 miles nautiques (97 km), relate l’association.
«Choix légal et moral»
L’Ocean Viking n’étant plus en mesure de porter assistance, il a «immédiatement repris sa trajectoire» vers le port de Bari qu’il a «atteint sans délai supplémentaire», précise l’ONG, évoquant un changement de cap «mineur». Ces personnes n’ont finalement pas été secourues par l’Ocean Viking, explique l’association à l’AFP, sans pouvoir préciser si elles ont pu être sauvées.
«En l’absence d’aucune indication qu’un autre navire viendrait au secours de ces personnes en détresse, nous n’avions tout simplement pas d’autre choix légal et moral que de répondre à cette alerte. Toute autre décision aurait constitué une violation du droit international», relève l’ONG.
Le 15 novembre déjà, les autorités italiennes avaient ordonné une immobilisation de 20 jours du navire et lui avaient demandé de payer une amende de 3300 euros pour ne pas s’être coordonné avec les autorités. Depuis janvier 2023, 2678 migrants sont portés disparus après avoir tenté de traverser la Méditerranée pour rejoindre l’Europe, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).
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