Les services de renseignement turcs ont arrêté à l’étranger et rapatrié un neveu du prédicateur Fethullah Gülen, bête noire du président Recep Tayyip Erdogan qui l’accuse d’avoir ourdi un putsch contre lui en 2016, ont rapporté lundi 31 mai les médias turcs.
Selon Anadolu, l’agence de presse étatique, Selahaddin Gülen a été ramené en Turquie par des agents de l’Organisation nationale du renseignement (MIT) après avoir été interpellé au Kenya.
Anadolu, qui a publié une photo du suspect menotté et se tenant entre deux drapeaux turcs, n’a pas indiqué si cette opération a été menée en accord avec les autorités Kenyanes.
Selahaddin Gülen est accusé d’appartenir à l’«organisation terroriste FETO», le nom qu’Ankara utilise pour désigner le mouvement du prédicateur Fethullah Gülen. Ce dernier, qui réside aux États-Unis, affirme être à la tête d’un réseau pacifique d’ONG et d’entreprises et nie toute implication dans la tentative de coup d’État qui a visé Erdogan en juillet 2016. Mais le président turc, autrefois un allié de Fethullah Gülen qu’il a activement appuyé, le décrit aujourd’hui comme le chef d’une organisation «terroriste» ayant pour but d’infiltrer et renverser le gouvernement.
Le neveu de Fethullah Gülen, qui travaillait comme enseignant dans une école au Kenya, a été capturé par le MIT pour être ramené de force en Turquie. Il y a 22 ans, le leader du PKK avait lui aussi été capturé à Nairobi. https://t.co/PY516PZ3k1
— Guillaume Perrier (@Aufildubosphore) May 31, 2021
Depuis le putsch manqué, la Turquie a «rapatrié» plusieurs dizaines de personnes accusées d’appartenir au mouvement de Fethullah Gülen, notamment depuis des pays des Balkans et d’Afrique. En 2018, l’enlèvement au Kosovo par des agents du MIT de six ressortissants turcs accusés de liens avec Fethullah Gülen avait provoqué une crise politique dans ce pays et conduit au limogeage du ministre de l’Intérieur et du chef du renseignement.
La traque se poursuit également en Turquie même, où cinq ans après la tentative de coup d’État, les purges menées contre les partisans présumés de Fethullah Gülen, mais aussi les milieux prokurdes, continuent à un rythme soutenu. Depuis 2016, plusieurs dizaines de milliers de personnes ont été arrêtées et plus de 140.000 limogées ou suspendues de leurs fonctions.
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