Coût élevé de la vie, ménages très pauvres où il est difficile de faire bouillir la marmite régulièrement, baise des revenus, pertes d’emploi et chômage chez les jeunes…
La liste des maux que souffre notre pays est longue. A cela s’ajoute le lourd bilan de l’immigration clandestine.
L’heure est grave et il faut une solution d’urgence pour créer l’espoir chez les jeunes qui continuent à braver la mort à la recherche d’un avenir meilleur.
Pire, c’est avec le cœur dépité que j’ai appris ce mercredi le chavirement d’une pirogue qui avait à bord environ 300 jeunes qui partaient en Espagne pour trouver un devenir meilleur. En tant que mère, mon épouse avait les yeux au larme pour me donner cette mauvaise nouvelle.
Le drame se serait produit dans nos côtes. En effet, une pirogue de 300 passagers, aurait chaviré vers Guédiawaye et seuls 25 auraient survécu. Catastrophe, le bilan est lourd.
Dans un passé récent, d’autres bilans sont enregistrés. En juillet, une pirogue avait quitté Fass Boye, au nord de Dakar, avec une centaine de personnes à son bord. Ils étaient tous Sénégalais à l’exception d’un Bissau-Guinéen.
Toujours durant le mois de juillet, une embarcation était portée disparue et a finalement été retrouvée au large de l’archipel du Cap- sur la route vers les Canaries, une destination très fréquentée par les candidats à l’émigration. Parmi les passagers, 63 personnes sont décédées selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), et 38 rescapées, dont 4 enfants.
Coïncidence ou destin, le mois de juillet a enregistré le plus de pirogues chavirées. Le 25 juillet, le gouvernement avait annoncé, un nouveau bilan, porté à seize morts, à la suite du chavirement d’une pirogue sur la route migratoire qui relie l’Afrique de l’Ouest aux Canaries.
La liste des jeunes décédés sur le chemin de l’immigration clandestine est longue, plongeant ainsi des familles entières en deuil, accentuant davantage la pauvreté chez les familles endeuillées.
Vous imaginez le drame, quand des jeunes qui constituent l’espoir de toute d’une famille périssent en mer, laissant derrière eux une situation alarmante. C’est horrible et l’Etat doit prendre le taureau par les cornes pour stopper ce fléau qui réduit la population juvénile.
Considérée comme un phénomène, l’immigration clandestine a tué plus que le terrorisme dont nos états investissent beaucoup de milliards. En milieu urbain, l’accentuation du sous-emploi, l’accroissement de la pauvreté, la généralisation du chômage, la précarité et la faible rémunération du travail sont des éléments qui accentuent l’émigration clandestine.
Et récemment, c’est avec amertume qu’un ami professeur m’a annoncé la mort d’une dizaine de jeunes étudiants décédés en mer. Ce chiffre est certainement loin du vrai bilan des étudiants décédés en mer. Quand des jeunes instruits avec la licence ou le master en main restent des années sans emploi et souvent rejetés dans les entreprises où ils formulent une demande, y a de quoi s’inquiéter. Que dire des jeunes diplômés qui se sont rués dans la conduite de moto Jakarta?
Pire, un jeune conducteur de calèche m’a surpris en m’apprenant qu’il est bachelier, et faute d’emploi, il s’est orienté vers ce métier. C’est horrible. Certes l’actuel Chef de l’Etat, M. Macky SALL a fait des efforts, mais il est certain qu’il reste beaucoup à faire.
J’ai été écœuré de lire dans un quotidien la grande offensive de l’Etat avec un programme de lutte contre l’immigration clandestine. Face aux centaines de jeunes décédés en mer, venir aujourd’hui nous annoncer un vaste programme, c’est absurde.
Pourquoi l’état n’a pas réagi à temps pour freiner l’immigration clandestine ? Pourquoi attendre que le bilan dépasse 500 jeunes décédés en mer pour proposer un programme ? Réalité ou slogan de campagne, le réveil est trop tard. Aucun programme ni plan ne pourra redonner espoir ni enchanter les nombreuses familles endeuillées.
Aucune politique ne pourra remplacer auprès des parents, leurs progénitures décédées. Que compte faire l’état pour les nombreuses familles qui ne cessent de pleurer la perte de leurs fils qui étaient leur seul espoir. Ne pas faire un clin d’œil à ces nombreuses familles endeuillées, c’est continuer à laisser des chefs de familles demeurer éternellement dans la pauvreté.
Pour un Sénégal qui gagne, mettons la politique à côté, acceptons de nous donner la main malgré nos divergences politiques et trouvons ensemble un remède au fléau de l’immigration clandestine.
Souleymane DIOP
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