La police turque a arrêté mercredi 14 personnes supplémentaires, suspectées d’être impliquées dans la manifestation de centaines d’étudiants de l’Université du Bosphore contre la nomination d’un recteur proche du parti du président Recep Tayyip Erdogan.
Au total, 36 personnes ont été appréhendées depuis lundi, selon l’agence de presse étatique turque Anadolu.
Des images tournées par l’agence de presse privée Demirören montraient des unités spéciales de la police forcer les domiciles des suspects et escorter certains d’entre eux, menottés, jusqu’aux véhicules des forces de l’ordre.
Lundi, un millier de personnes avaient manifesté près du campus de l’Université du Bosphore pour protester contre la nomination par un décret du président Erdogan de Melih Bulu, 50 ans, à la tête de ce prestigieux établissement public, où l’enseignement se fait en anglais et qui a formé une partie de l’élite du pays.
La nomination de cette personnalité extérieure à l’université, qui avait tenté en 2015 de briguer un mandat de député sous les couleurs du Parti de la justice et du développement (AKP) de M. Erdogan, a provoqué un tollé.
Mercredi, le gouverneur d’Istanbul Ali Yerlikaya a annoncé l’interdiction de « tout rassemblement, manifestation ou marche » autour du campus de l’université, justifiant cette décision par la lutte contre la propagation du coronavirus.
Des étudiants sont cependant passés outre et se sont rassemblés devant le bureau du recteur, sur le site universitaire. Ils réclament le droit d’élire leur recteur et la libération de leurs camarades emprisonnés.
Bastion traditionnel d’une forte communauté d’étudiants de gauche, l’Université du Bosphore a plusieurs fois été la cible des autorités ces dernières années.
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