Editorial

Il faut sauver la République ! Par DEMBA NDIAYE

Samedi de deuil pour une République mise à genoux par une meute de rapaces au sommet de l’État, dirigée par un CHEF qui se croit éternel. C’est : l’aboutissement de plusieurs (cinq) années de dépeçage en règle par des cannibales insatiables d’une République qui se voyait belle, exemplaire dans une sous-région de chaos. C’est la fin tragique d’un mythe : celui d’un président qui se prenait pour un croisé de La Défense de la démocratie contre des « putschistes », des militaires qu’on prenait de haut en les jugeant incultes et tueurs d’institutions de la République.

C’est le « chef de guerre » contre les militaires qui prennent le pouvoir par les armes en prônant lui-même la guerre ; c’est ce « chantre » de la démocratie qui éblouissait tellement la « communauté internationale » par son « exemplarité » de démocrate, c’est cet apôtre-là, qui vient de commettre un coup d’État constitutionnel dans son pays, supposé îlot de démocratie, hypocritement célébrée dans les capitales occidentales…

Ce qui s’est passé ce samedi 3 février 2024, c’est la mise à nu de la gangrène qui rongeait le sommet de l’État-parti, infecté par des clans voraces qui se sont donnés comme but dans la vie, de sucer jusqu’à l’os la République. Un parti (Apr) dont le « chef suprême « a comme politique de management interne, le « nettoyage » des prétentieux prétendants au trône d’une République en « monarchisation » visible dans tous les actes quotidiens du prince…

Ce qui s’est passé ce samedi, c’est l’assaut ultime de prédateurs qui, pour ne pas avoir à payer leurs crimes économiques (et de sang) perpètrent le crime ultime : l’assassinat de la République.

Ils ont commencé par organiser la mise hors d’état de nuire (à défaut de la mise à mort tout court) celui qu’ils considèrent comme Le Bras armé de toutes les colères populaires dont la mission serait de leur faire expier leurs fautes, faire payer leurs crimes : Ousmane Sonko. Cet homme, cauchemar de leurs nuits, et futur « punisseur » de ces cliques et clans de prédateurs, cet homme, oh suprême désespoir, draine des milliers, voire des millions de laissés pour compte, chômeurs éternels, petits boulots, petits larcins, étudiants futurs bataillons de chômeurs, cadres moyens qui ses clochardisent de jour en jour, des vieux retraités qu’on enfonce chaque jour plus près de la tombe, TOUTE CETTE ARMÉE arc-en-ciel de notre société stratifiée, hurle et piaffe d’impatience d’en découdre avec les rapaces prédateurs ce 25 février, a fait de cet homme Le Bras armé de leur résurrection.

Ils ont inventé des « viols multiples avec menace d’arme à feu », dangereux salafiste et chef de bandes terroristes et de rebelles ; ils en ont rajouté des couches toutes plus abjectes les unes que les autres, avec l’aide de patrons de presse aux ordres, tenus en laisse par des subsides sous la table, et qui ont de leurs rédactions les officines de l’intoxication officielle. Mais ce salopard est comme un submersible qui refuse de se faire noyer dans les fanges et magmas quotidiennement déféqués par des charognards repus du sang du peuple.

Ils l’ont séquestré cinquante-cinq jours durant et tout un quartier avec. Ils ont pensé faire de ce quartier son cimetière et catafalque. Il a refusé de mourir et leur a fait des pieds de nez en réfléchissant sur l’avenir du pays, en enregistrant directives qui sont devenus l’urticaire et dont l’attente de la diffusion est devenu leurs cauchemars. Ils ont utilisé des fonctionnaires (devenus des Alimentaires) qui ont renié leur engagement et serment, à servir loyalement les citoyens, qui se sont arrogés des pouvoirs qu’aucun texte de la république ne leur donne.

Crime suprême : ils ont fait un doigt de nez à des juges et à leurs décisions. Ils ont même « enrôlé un banquier », la CDC, qui a encaissé sa caution et refusé de lui délivrer sa quittance, petit larcin quotidien de ce pays de cocagne.

Et crime ultime et suprême : ils s’attaquent à la plus haute juridiction de la République, le Conseil Constitutionnel !!! C’est le fait d’un chef qui s’arc-boute à un trône qui ne sera plus le sien dans quelques semaines. C’est le fait d’une armée mexicaine de prédateurs qui ont décidé de mettre à mort le soldat désigné par le Chef de meute pour les mener à la victoire le 25 février et leur éviterait (différera) ainsi de répondre de leurs crimes économiques et de sang. Un crime commis en bandes organisées divergents et aussi convergents : Apr et alliées, le Pds, une vieille relique qui veut renaître de ses cendres froides avec un chef exilé volontaire dans des paradis de pétrodollar…

Voilà monsieur le juge la coalition de bandes bien connues sous nos cieux comme de dangereux suceurs du peuple. Ils ont prémédité, planifié, organisé, ce meurtre de notre République, froidement et méticuleusement. Donc pas circonstances atténuantes Monsieur le juge. Nous exigeons la peine maximale pour ce crime odieux contre notre République. IL FAUT SAUVER CETTE RÉPUBLIQUE. À TOUT PRIX !

Post-scriptum : Au moment où ces lignes sont écrites, la fameuse communauté internationale, hypocrite comme à son habitude, avec une conception de la démocratie à géométrie variable, « observe avec prudence » ce qui se passe depuis hier, dans notre pays. C’est le cas du Canada et des États Unis. La France de Macron, le grand ami du président Macky Sall, qui lui tressait des lauriers de démocrate il y a quelques semaines encore, et lui a même promis du travail après le 25 février, cette France-là donc, qui, après avoir voulu sauver le soldat K., l’a plutôt achevé dans les tranchées électorales, se TAIT HONTEUSEMENT.

DEMAIN, ELLE HURLERA AVEC SA MEUTE DE LOUPS, pour le « retour à l’ordre constitutionnel ». Comme son mantra nigérien. Macron, après avoir noyé accidentellement un de ses soldats, a fait une autre victime, la citoyenne française R.W est en détention en prison pour faux et parjure sur sa nationalité. Décidément, il ne fait pas bon demander de l’aide au « plus jeune président » que la France ait élu : il vous enfonce au lieu de vous sauver.

Si Macron est si bruyamment silencieux, c’est parce qu’il regarde disparaître, perdre, un des derniers bastions, soutiens en Afrique subsaharienne de la France coloniale. Le souverainisme, le patriotisme et la Brisure des chaînes coloniales (avec le franc CFA notamment) sont en marche.

Ce que Macron et son armée de mercenaires afro-français appellent « populisme, extrémisme, terrorisme ». Ils n’ont rien compris à l’inexorable marche de l’Histoire. Celle africaine notamment. ALLELUIA !

Jean Louis Verdier - Rédacteur en Chef Digital - Paris- Dubaï - Hong Kong dakarecho@gmail.com - Tél (+00) 33 6 17 86 36 34 + 852 6586 2047

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