Les djihadistes de Boko Haram ont attaqué jeudi, à la veille de Noël, un village majoritairement chrétien du nord-est du Nigeria, où ils ont tué au moins 11 personnes, brûlé une église et enlevé un prêtre, selon des sources locales.
Les djihadistes, montés sur des motos ou dans des camions, ont pris d’assaut le village de Pemi, tirant « sans distinction » et mettant le feu à des bâtiments, selon un chef de milices locales, Abwaku Kabu.
« Les terroristes ont tué sept personnes, incendié 10 maisons et pillé des dépôts de nourriture qui devait être distribuée afin de célébrer Noël », avait déclaré plus tôt Abwaku Kabu.
« Quatre corps de plus ont été trouvés dans les fourrés alentours par des volontaires », a complété un dirigeant communautaire, Ayuba Alamson. « Le bilan est désormais de 11 personnes tuées », a-t-il conclu.
Le bilan pourrait être encore plus lourd, car des habitants ont fui dans la brousse pendant l’attaque et et certains n’ont pas été revus depuis. Selon Abwaku Kabu, les assaillants venaient de la proche forêt de Sambisa, refuge des djihadistes.
Ils ont volé des médicaments d’un hôpital avant d’y mettre le feu, comme ils ont fait dans une église dont ils ont kidnappé le prêtre.
Dans de nombreuses régions du Nigeria, les communautés ont dû former des milices armées d’autodéfense qui travaillent aux côtés de l’armée. Le village de Pemi, dans l’Etat du Borno, se trouve à 20 km de Chibok, où Boko Haram avait enlevé plus de 200 écolières il y a six ans.
Des hommes armés ont également attaqué jeudi une autre communauté chrétienne à Garkida, dans l’Etat voisin d’Adamawa, pillant des dépôts de nourriture et de médicaments et incendiant des maisons sans faire des victimes, selon des sources locales.
Le groupe djihadiste Boko Haram a récemment intensifié ses attaques dans le nord-est du Nigeria. Trois personnes ont été tuées et deux grièvement blessées le 18 décembre dans un attentat-suicide perpétré par une adolescente dans la ville de Konduga, à 38 kilomètres de la capitale régionale Maiduguri, dans l’Etat du Borno.
Boko Haram et sa branche dissidente, le groupe Etat islamique en Afrique de l’Ouest (Iswap), ont fait plus de 36.000 morts en 10 ans de conflit et deux millions de personnes ne peuvent toujours pas regagner leur foyer.
Le bilan pourrait être plus lourd, car des habitants ont fui dans la brousse pendant l’attaque et certains n’ont pas été revus depuis. Dans de nombreuses régions du Nigeria, les communautés ont dû former des milices armées d’autodéfense qui travaillent aux côtés de l’armée #AFP
— Agence France-Presse (@afpfr) December 25, 2020
Le président du Nigeria, Muhammadu Buhari, âgé de 78 ans, a réaffirmé jeudi dans un communiqué « l’engagement des autorités à ne pas céder et à combattre les rebelles de Boko Haram et les autres formes de criminalité ».
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