Deux Gabonaises ont été arrêtées lundi à Makokou, dans l’Est du Gabon, pour « outrage aux bonnes moeurs » après avoir simulé un mariage gay et s’être embrassées en public, a appris l’AFP auprès du maire de la ville et d’une source proche du dossier.
Le 23 juin, le Parlement gabonais a voté une loi dépénalisant l’homosexualité. « Mais la loi ne permet pas de célébrer d’union entre personnes du même sexe ou de s’embrasser en public car cela heurte la moralité », a expliqué la source proche du dossier sous couvert d’anonymat.
Cette « affaire est une première au Gabon », a souligné cette source. Selon le code pénal gabonais, les outrages aux bonnes moeurs sont passibles de deux ans de prison et de 2 millions de francs CFA (3.500 euros) d’amende.
Les deux femmes interpellées à Makokou sont âgées de 47 ans et de 26 ans. « La loi est claire, un mariage se fait entre deux personnes de sexes différents », a expliqué à l’AFP Guy-Roger Ekazama, le maire de Makokou.
« Elles expliquent leur acte par leur désir d’adopter des enfants », a-t-il poursuivi. Les images de cette union ont été très largement diffusées et commentées sur les réseaux sociaux.
La société et les églises gabonaises restent largement hostiles à la loi votée le 23 juin par le Parlement qui dépénalise l’homosexualité.
Sinon les deux mamans là se sont unis devant les hommes a Makokou dans l’Ogouee Ivindo… #Gabon #Depenalisation #Homosexualité pic.twitter.com/PCHJDsYpX0
— Labouba🇬🇦 (@Maxewell) November 8, 2020
En Afrique subsaharienne, l’homosexualité est largement illégale, plus de la moitié de ses pays interdisent ou répriment les rapports homosexuels, parfois de la peine de mort.