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Emmanuel Macron ou Marine Le Pen? La France aux urnes pour un choix historique

Les Français sont appelés aux urnes dimanche pour choisir, comme en 2017, entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen. Le premier est favori pour un deuxième mandat. Mais jamais l’extrême droite n’a paru si proche du pouvoir, sur fond de participation en berne.

Les bureaux de vote ont ouvert à 08h00 en métropole pour ce second tour de la présidentielle et fermeront à 19h00 voire 20h00 dans les grandes villes.

Et les 48,7 millions de Français appelés à voter ne se sont pas bousculés vers les urnes, alors que les trois zones scolaires du pays sont en vacances scolaires et que l’abstention pourrait être le grand arbitre du scrutin.

Le taux de participation à midi s’élevait à midi à 26,41% soit près de deux points de moins qu’en 2017 (28,23%), lors de la première édition du duel entre M. Macron et Mme Le Pen.

Ce chiffre marque également un recul par rapport au deuxième tour des scrutins de 2012 (30,66%) et 2007 (34,11%), et tutoie celui de 2002 (26,19%), quand Jean-Marie Le Pen (FN) affrontait Jacques Chirac (RPR).

Illustration à l’école maternelle Edouard-Herriot de Maisons-Alfort (Val-de-Marne), où le petit bureau de vote résonnait creux: « Les gens sont venus voter tôt, vers 08H00, pour partir en vacances dans la foulée », explique une assesseure à l’AFP.

A la sortie du bureau de vote 607, dans les quartiers bourgeois de Marseille, l’humeur était plutôt morose, sous une pluie fine et un ciel plombé.

Et beaucoup ont regretté, comme Laetitia, 43 ans, « que le vote blanc ne soit pas pris en compte ». Elle a fait « un vote barrage, pas d’adhésion », mais « c’était important de le faire ».

Dans le petit village de Klang en Moselle, 248 habitants et 41,79% des suffrages exprimés pour Marine Le Pen au premier tour, Dominique Iacuzzo, 57 ans, ancien conducteur d’engins, a estimé que l’équation était la suivante: « d’un côté, on sait à quelle sauce on va être mangé, et de l’autre on ne sait pas ».

Lassalle dans le maquis
Marine Le Pen a glissé son bulletin vers 11H00 dans son fief de Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais). Emmanuel Macron a pris deux bains de foule à la mi-journée avant de voter au Touquet (Pas-de-Calais).

Arrivé en troisième position du 1er tour avec près de 22% des voix, l’Insoumis Jean-Luc Mélenchon a voté dans sa circonscription de Marseille vers 10H30, remerciant longuement tous les assesseurs présents dans cette école du IIe arrondissement.

A Lourdios-Ichère (Pyrénées-Alantiques), l’ancien candidat Jean Lassalle, qui avait annoncé qu’il voterait blanc, a mimé devant l’urne le geste du vote avant de glisser son bulletin dans sa poche, se déclarant « abstentionniste devant l’urne ». Après « cet acte qui pourrait apparaître choquant ou insensé », selon lui, le député béarnais a indiqué à l’AFP être « rentré dans une forme de maquis politique ».

Certains territoires d’outre-mer et Français de l’étranger se sont rendus aux urnes dès samedi.

Les Français sont devant un choix historique: reconduire le président sortant, ce qui n’a encore jamais été fait, hors cohabitation, depuis l’adoption du vote au suffrage universel direct en 1962.

Ou élire une femme, ce qui serait une première, et propulser ainsi l’extrême droite à l’Elysée pour une déflagration qui résonnerait bien au-delà des frontières hexagonales, comparable au Brexit britannique et à l’élection de Donald Trump aux Etats-Unis en 2016.

Une réélection d’Emmanuel Macron, 44 ans, représenterait la continuité, même si le président-candidat a promis de se renouveler en profondeur, assurant vouloir placer l’écologie au cœur de son second – et dernier – mandat.

« Troisième tour »
Il doit s’exprimer devant ses partisans dimanche soir, à l’issue du scrutin, sur le Champ-de-Mars, au pied de la tour Eiffel.

L’arrivée de Marine Le Pen, 53 ans, aux commandes d’une puissance nucléaire, dotée d’un siège permanent au Conseil de sécurité de l’ONU, et force motrice de l’Union européenne serait un séisme, d’une magnitude d’autant plus élevée qu’elle s’inscrirait dans le contexte lourd d’une guerre aux portes de l’Europe.

Les derniers sondages publiés vendredi soir, avant l’entrée en vigueur de la période de réserve électorale, donnaient Emmanuel Macron favori, au-delà de la marge d’erreur. Mais très loin de son score de 2017 où, au bout d’une ascension météorique, il avait battu sa rivale par 66,1% des voix contre 33,9%.

Les programmes des deux candidats proposent une vision radicalement différente sur l’Europe, l’économie, le pouvoir d’achat, les relations avec la Russie, les retraites, l’immigration, l’environnement…

Dans l’entre-deux tours, les deux candidats ont courtisé les 7 millions d’électeurs de M. Mélenchon, en insistant sur les aspects sociaux ou populaires de leurs programmes.

Mais les bulletins blancs et nuls pourraient aussi rebattre les cartes: 4 millions de Français avaient déjà en 2017 refusé de choisir entre les deux finalistes.

Le record d’abstention pour un second tour date de 1969 avec 31,1%.

Les électeurs seront de nouveau appelés aux urnes les 12 et 19 juin pour les législatives où le nouveau président cherchera à obtenir la majorité nécessaire pour gouverner.

Un autre « troisième tour » se prépare dans la rue où risquent de converger, sur fond d’inflation galopante, tous les insatisfaits du scrutin présidentiel, sur les braises encore chaudes de la crise des « gilets jaunes ».

Dakarecho avec AFP

Jean Louis Verdier - Rédacteur en Chef Digital - Paris- Dubaï - Hong Kong dakarecho@gmail.com - Tél (+00) 33 6 17 86 36 34 + 852 6586 2047

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