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Les «signes vitaux» de la Terre s’affaiblissent, préviennent des scientifiques

Les «signes vitaux» de la Terre s’affaiblissent, préviennent des scientifiques

Des chercheurs réclament des actions rapides: éliminer les énergies fossiles, restaurer les écosystèmes, opter pour des régimes alimentaires à base de plantes, s’éloigner du modèle de croissance actuel et stabiliser la population mondiale.

Les «signes vitaux» de la planète s’affaiblissent sous les coups de l’économie mondiale, ont mis en garde mercredi 28 juillet des scientifiques de premier plan, s’inquiétant de l’imminence possible de certains «points de rupture» climatiques. Ces chercheurs, qui font partie d’un groupe de plus de 14.000 scientifiques ayant plaidé pour la déclaration d’une urgence climatique mondiale, estiment que les gouvernements ont de manière systématique échoué à s’attaquer aux causes du changement climatique: «la surexploitation de la Terre».

Depuis une évaluation précédente en 2019, ils soulignent la «hausse sans précédent» des catastrophes climatiques, des inondations aux canicules, en passant par les cyclones et les incendies. Sur les 31 «signes vitaux» de la planète, qui incluent les émissions de gaz à effet de serre, l’épaisseur des glaciers ou la déforestation, 18 atteignent des records, selon ce texte publié dans la revue BioScience.

Ainsi, malgré la chute des émissions de gaz à effet de serre en raison de la pandémie de Covid-19, les concentrations de CO2 et de méthane dans l’atmosphère ont atteint des niveaux record en 2021. Les glaciers fondent 31% plus vite qu’il y a quinze ans et la déforestation en Amazonie brésilienne a elle aussi atteint un record en 2020, transformant ce puits de carbone crucial en émetteur net de CO2. Avec un record de plus de 4 milliards de têtes de bétail, notamment vaches et moutons, la masse du bétail dépasse désormais celle des humains et des animaux sauvages combinés, selon l’étude.

William Ripple, chercheur à l’Université d’État de l’Oregon
«Nous devons réagir face aux preuves qui montrent que nous allons vers des points de rupture climatiques, en prenant des mesures urgentes pour décarboner l’économie et en commençant à restaurer la nature plutôt que la détruire», a indiqué l’un des auteurs, Tim Lenton, de l’université britannique d’Exeter. Les auteurs estiment qu’il existe en effet «de plus en plus de preuves que nous approchons, voire avons déjà dépassé» certains des points de bascule qui pourraient entraîner le système climatique vers un changement dramatique et irrémédiable.

Cela inclut la fonte des calottes glaciaires du Groenland et de l’Antarctique, qui pourrait être irréversible à l’échelle de plusieurs siècles, même si les émissions de CO2 étaient réduites. Autre point de non retour possible pour les récifs coralliens menacés notamment par le réchauffement, et dont dépendent un demi-milliard de personnes.

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