Libéré lors du Nouvel An, le rappeur était emprisonné depuis deux ans pour des faits de vol. Le président sierra-léonais Julius Maada Bio l’a gracié pour bonne conduite, en même temps que 351 autres détenus.
Le président sierra-léonais Julius Maada Bio a gracié un célèbre et controversé musicien, critique contre son pouvoir, qui purgeait une peine de neuf ans pour vol, a appris l’AFP lundi de source officielle.
Le rappeur Alhaji Amadu Bah, connu sous le pseudonyme de LAJ, fait partie des 352 détenus, dont neuf femmes, graciés par le président Bio lors du Nouvel An et libérés lundi, a affirmé à l’AFP le ministre de l’Information Chernor Bah.
Il «a fait preuve d’un bon comportement civique quand il est retourné en prison après avoir été forcé à en sortir durant la tentative de coup d’État du 26 novembre», a dit le ministre Bah, sans lien de parenté avec le désormais ex-détenu.
Le populaire musicien a été arrêté plusieurs fois ces dernières années. Il était détenu depuis deux ans, inculpé de vol en mars après l’attaque avec d’autres personnes d’une station-service puis condamné à une peine de neuf ans qu’il purgeait dans la prison centrale de Freetown.
Quelque 2000 prisonniers s’étaient évadés de cette prison, prise d’assaut, durant les évènements du 26 novembre où des affrontements armés ont eu lieu à Freetown.
Le président avait présenté ces événements comme une tentative de déstabilisation de l’État. Lors de cette journée, le musicien avait été filmé en train de se faire la belle. Il s’était fait filmer à nouveau alors qu’il retournait de son propre chef en prison avec un message pour ses fans: «Respectez la paix et la loi».
LAJ dey use Kao ihn Range Rover🌚 pic.twitter.com/O38ffwy8r9
— Dhabwoy (@dhabwoy_) January 1, 2024
Ce même jour, des hommes ont attaqué une armurerie militaire, deux casernes, deux prisons et deux postes de police. Ces troubles ont fait 21 morts selon le gouvernement. Quatre-vingts personnes ont été arrêtées en lien avec ces événements, majoritairement des militaires, selon les autorités.
Le musicien LAJ doit sa réputation à ses chansons critiques contre le gouvernement du président Bio, réélu en juin pour un second mandat. Alors qu’il était en prison, il a, après une autorisation de l’administration, produit avec d’autres détenus une chanson contre la consommation de kush, une drogue qui fait des ravages parmi la jeunesse désœuvrée de la Sierra Leone.
Des dizaines de ses fans ont assisté lundi à sa sortie de prison, portant des T-shirts sur lesquels on pouvait lire: «Bienvenue à la maison LAJ».
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