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L’Algérie accuse la France d’irréfutables preuves des crimes perpétrés lors des essais nucléaires au Sahara

L’Algérie accuse la France d’irréfutables preuves des crimes perpétrés lors des essais nucléaires au Sahara

Ce vieux contentieux refait surface alors que le ministre des anciens combattants algérien estime que les essais nucléaires sont «d’irréfutables preuves des crimes perpétrés, dont les radiations continuent d’affecter l’Homme et l’environnement».

Coup de froid entre Paris et Alger. Dans un entretien accordé le 4 juillet à l’agence de presse officielle algérienne, le ministre des Moudjahidines (anciens combattants), Tayeb Zitouni, dénonce le refus de la France «de remettre les cartes topographiques qui permettent de déterminer les lieux d’enfouissement des déchets polluants, radioactifs ou chimiques non-découverts à ce jour».

«La partie française n’a mené techniquement aucune initiative, en vue de dépolluer les sites et la France n’a fait aucun acte humanitaire en vue de dédommager les victimes», insiste le ministre. D’après lui, les essais nucléaires (17 tirs entre 1960 et 1966) sont «d’irréfutables preuves des crimes perpétrés, dont les radiations continuent d’affecter l’Homme et l’environnement».

Un vieux contentieux
Dans son rapport de la mémoire de la guerre d’Algérie, Benjamin Stora avait préconisé «la poursuite du travail conjoint concernant les lieux des essais nucléaires en Algérie et leurs conséquences ainsi que la pose de mines aux frontières». Déjà en 2010, Nicolas Sarkozy, alors président, s’était emparé du sujet.

Une loi, baptisée loi Morin, avait permis la reconnaissance et l’indemnisation des victimes des essais nucléaires français en Algérie et en Polynésie. Certains dossiers avaient alors été déposés côté algérien. Le ministre des Moudjahidines a dénoncé les conditions «rédhibitoires» de cette loi qui «n’avaient permis aux Algériens de bénéficier d’aucune indemnisation jusqu’à ce jour».

En avril dernier, le chef d’état-major de l’armée algérienne, Saïd Chengriha, avait demandé à son homologue français, le général François Lecointre, son soutien «pour la prise en charge définitive des opérations de réhabilitation des sites de Reggane et d’In Ekker, ainsi que [son] assistance pour [lui] fournir les cartes topographiques permettant la localisation des zones d’enfouissement, non découvertes à ce jour, des déchets contaminés, radioactifs ou chimiques».

Tayeb Zitouni a également révélé que la partie française «insiste encore sur le fait de traiter le dossier des essais nucléaires dans le plus grand secret, en dépit des nombreuses tentatives de juristes et d’associations de victimes des essais nucléaires français en Algérie, qui ont œuvré à ouvrir l’archive, propriété des deux pays, au moins pour déterminer les sites et le champ d’essais».

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