Société

La SENELEC tente de conjurer le sort de la centrale de Sendou

L’entreprise publique d’électricité sénégalaise entend ne pas reproduire les erreurs qui ont conduit au désastre financier de la centrale à charbon de Sendou lors de ses prochains PPP.

Echaudée par l’expérience du site de Sendou, toujours à l’arrêt depuis juillet 2019, la société publique d’électricité du Sénégal Senelec a décidé d’instaurer une nouvelle règle pour ses futurs partenariats publics- privés (PPP).

Celle-ci consiste à geler tout changement actionnarial pendant une durée de cinq ans au sein de la société chargée du développement du projet. C’est ce qu’a révélé le 1er décembre Safietou Diallo, conseillère technique auprès du directeur général de la Senelec, Pape Demba Bitèye, à l’occasion d’un webinaire consacré aux PPP en Afrique.

L’objectif des autorités sénégalaises est d’éviter la répétition du fiasco de Sendou, une centrale située à 35 km au sud de Dakar
qui devait apporter une puissance de 125 MW, et dont l’historique est émaillé d’une série de conflits entre actionnaires. Depuis le début du projet, son principal promoteur, l’homme d’affaires domicilié en Suède Louis Claude Norland Suzor, a eu maille à partir avec la plupart de ses associés.

Différends en cascade
Cela a été le cas avec la société marocaine Advisory Finance Group (AFG), actionnaire majoritaire du projet (50 % plus un vote) jusqu’en 2014, avec laquelle la relation s’est conclue par une procédure d’arbitrage.

L’idylle avec son repreneur, le britannique Quantum Power (propriété du milliardaire israélien Idan Ofer), a ensuite tourné court en 2019 avec une nouvelle demande d’arbitrage à Londres sur fond de soupçons de manipulations financières. L’ensemble des parts de la société a depuis été repris par le fonds sud-africain Barak Fund Management, qui a injecté – pour le moment en pure perte – près de 10,6 millions de dollars pour relancer la centrale.

L’alerte la plus dangereuse est toutefois venue d’un petit actionnaire, l’influent homme d’affaires Babacar Kebe, dont la
participation au capital de la centrale dépasse à peine 1 %.

D’après les informations d’Africa Intelligence, ce dernier accusait Louis Claude Norland Suzor de l’avoir escroqué sur ses actions. Avec l’aide de ses avocats, qui ont alerté les services d’Interpol, Kebe avait obtenu courant 2015 son arrestation à sa descente d’avion au Luxembourg. Suzor y a été brièvement incarcéré avant d’être libéré grâce à l’action de son ancien associé Quantum Power.

Avec Africa Intelligence

Digital Manager - Chef de projet chez Alixcom Dakar | E-mail: saliou@dakar-echo.com | +221 77 962 92 15

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