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Moratoire du G20 sur la dette : au cœur des négociations pour une deuxième rallonge

Déjà prolongée une première fois jusqu’à mai 2021, l’initiative de suspension du service de la dette (ISSD) décrétée par le G20 en avril pourrait bénéficier d’une seconde extension. C’est ce que réclament les pays bénéficiaires, avec le soutien de la France notamment.

Le sujet devait être abordé lors du sommet du G20 qui s’est tenu en visioconférence – pandémie de Covid-19 oblige – les 21 et 22 novembre, avant d’être évacué in extremis de l’agenda, faute de consensus.

Les deux participants africains au sommet, le président sud-africain Cyril Ramaphosa et son homologue rwandais Paul Kagame – présent au titre du Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (Nepad) – ont cependant tous les deux évoqué la prolongation du moratoire du G20 sur la dette souveraine lors de leur intervention durant les sessions à huis clos, et ce bien que leurs deux pays ne bénéficient pas de ce dispositif.

A ce jour, 46 pays ont demandé à bénéficier de l’initiative de suspension du service de la dette (ISSD) lancée le 15 avril 2020 par le G20. Parmi eux, 32, dont une écrasante majorité de pays africains, ont vu leur candidature validée par le Club de Paris, qui gère l’opération. Arguant que la dépréciation des cours des matières premières, au premier rang desquelles le pétrole, ainsi que les restrictions sur le transport maritime handicapaient durablement leur économie, une majorité de pays bénéficiaires ont demandé une deuxième prolongation du moratoire.

Des situations très diverses
Côte francophone, leur porte-parole est le président sénégalais Macky Sall, qui a relayé ces demandes auprès de l’Elysée. Emmanuel Macron s’est dit convaincu de l’importance de prolonger l’initiative, et la France a milité pour inscrire cette prolongation à l’agenda de la réunion du G20 fin novembre.

En octobre, la prolongation du moratoire pour six mois, jusqu’en mai 2021, avait été assortie de conditions, et notamment l’obligation faite aux pays bénéficiaires de solliciter simultanément une suspension auprès de tous leurs créanciers souverains, afin de préserver l’équité.

Une seconde prolongation du moratoire risque de se heurter à la très grande diversité des situations des pays bénéficiaires : si la Zambie et le Mozambique connaissent des difficultés suffisamment aiguës pour avoir été contraintes de geler le remboursement de leur eurobond, la Côte d’Ivoire, elle, a annoncé son intention la semaine dernière d’en lancer un nouveau, comme l’avait anticipé Africa Intelligence

Avec Africa Intelligence

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