Le refrain est connu. Mais cette fois-ci, la partition semble différente, le tempo plus soutenu et l’assemblée des musiciens plus fournie. Dans une Lettre Pastorale datée du 14 février et présentée devant la presse jeudi 15 février 2024, les Évêques du Sénégal sonnent la mobilisation des laïcs catholiques. Et le mot d’ordre est sans équivoque : « Levez-vous ! Prenez vos responsabilités ! » Explications.
Le constat est grave. Le monde traverse des crises graves qui secouent aussi les sociétés ouest-africaines : sanitaires, climatiques, économiques, géopolitiques… Face à ces défis, l’Église se doit de porter un message d’espérance. Et en première ligne se trouvent les fidèles laïcs, appelés à être « sel de la terre » et « lumière du monde » là où ils vivent, à savoir dans les sphères sociales, économiques et politiques.
Pourtant, le diagnostic des évêques est sans appel : trop de laïcs restent en retrait, refusent l’engagement ou le cantonnent à la sphère religieuse. Beaucoup délaissent la formation doctrinale, font un usage superficiel des sacrements ou adoptent des pratiques confessionnelles concurrentes. D’autres encore rejettent carrément le politique, jugé incompatible avec les valeurs de l’Évangile.
Cette passivité, cette division, cette ignorance, l’Église n’en veut plus. Elle appelle au contraire les laïcs à prendre leurs responsabilités, à tous les niveaux. Dans leur communauté d’abord, en participant activement à la vie paroissiale. Mais aussi et surtout dans la société, que ce soit dans le domaine social, économique, environnemental ou politique.
Car le baptisé n’a pas d’autre choix que de conjuguer harmonieusement ses identités religieuse et citoyenne. Son engagement auprès des plus fragiles, son exemple d’entrepreneur vertueux, son refus des raccourcis populistes : autant de manières de témoigner des valeurs évangéliques et d’inspirer ses concitoyens.
Bien sûr, les évêques n’ignorent pas les freins et les dilemmes auxquels se heurtent beaucoup de laïcs. Ils appellent donc à une véritable transformation culturelle au sein de l’Église, où les charismes de chacun seraient mieux reconnus et valorisés. Le chemin sera long sans doute. Mais le temps presse et les défis immenses. Alors, fidèles laïcs du Sénégal, à vos marques, prêts… partez !
Trois pistes concrètes sont ainsi proposées pour concrétiser ce changement de paradigme : renforcer la formation doctrinale, assumer des responsabilités au sein des communautés religieuses et oser l’engagement citoyen au service du bien commun, en restant fidèle à l’enseignement social de l’Église. Autrement dit, il s’agit ni plus ni moins de marcher joyeusement sur les traces du Christ, en reprenant son invitation à devenir le « sel de la terre ». Un défi exigeant mais exaltant. Alors, laïcs sénégalais, à quand le branle-bas de combat ?
Fidespost
