Les habitants de la ville de Sebba, chef-lieu de la province du Yagha, dans le nord du Burkina Faso, soumis à un «blocus» de groupes djihadistes depuis un mois, ont lancé un cri d’alarme, se disant menacés de famine, ce qu’a confirmé une ONG.
«L’axe qui relie cette ville à Dori», le chef-lieu de la région du Sahel où se trouve Sebba, «est coupé et la population se retrouve aujourd’hui dans une situation où elle de plus en plus est isolée», a déclaré le chargé de mission de Médecins sans frontières (MSF) au Burkina, Ulrich Crépin Namfeibona.
«La population se sent abandonnée»
Selon lui, «il y a un manque criant de nourriture, les gens se nourrissent avec des feuilles, tous les jours». «Si vraiment rien n’est fait pour donner de quoi se nourrir à cette population, dans les jours à venir, nous pourrions assister à une catastrophe, une crise nutritionnelle qui va frapper beaucoup plus les enfants», a-t-il ajouté. Quelque 30.000 personnes, dont de nombreux déplacés, vivent actuellement à Sebbba.
Interrogé par l’AFP, Abdoulaye Ly, un habitant de Sebba, a estimé que «la situation alimentaire est critique». «Les alertes ont été lancées, mais jusqu’à présent on ne voit pas le bout du tunnel» et «légitimement, la population se sent abandonnée».