Afrique de l'OuestFrance

La France veut «trouver la voie» pour la lutte antidjihadiste «en Afrique de l’Ouest»

Avec la crise ouverte avec la junte malienne, la France doit «trouver la voie» pour poursuivre l’objectif de la lutte antidjihadiste en Afrique de l’Ouest, a déclaré jeudi 20 janvier la ministre française des Armées, Florence Parly.

«Au Sahel, la situation sécuritaire reste difficile et se voit désormais compliquée par un contexte politique malien très défavorable et le déploiement des mercenaires russes de Wagner», société militaire privée russe, a déclaré la ministre lors de ses vœux aux armées.

«Nous allons devoir trouver la voie pour, en dépit de ces difficultés, poursuivre la mission que nous nous sommes fixés et pour laquelle les pays d’Afrique de l’Ouest nous demandent notre appui: la lutte contre le terrorisme», a-t-elle ajouté.

Fortement engagée militairement au Sahel avec les pays du G5 (Mali, Burkina Faso, Niger, Tchad, Mauritanie), la France souligne ainsi l’importance de coopérer avec les pays ouest-africains dans la lutte antidjihadiste, alors que plusieurs pays voisins du Mali subissent la contagion des violences, comme la Côte d’Ivoire, le Togo ou le Bénin.

«Plus que jamais, nous aurons une responsabilité à porter vis-à-vis de ces pays, mais aussi de tous les partenaires, notamment européens, qui sont engagés avec nous au Sahel», a déclaré la ministre.

La junte, arrivée au pouvoir en 2020 au Mali après un coup d’État, n’entend pas restituer le pouvoir aux civils à court terme. Elle s’est ainsi attirée l’hostilité des pays de la Communauté des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) qui ont adopté d’importantes sanctions contre Bamako. L’Union européenne pourrait faire de même prochainement, sous l’impulsion de la France qui accuse la junte de recourir aux services de la société militaire russe Wagner, ce que Bamako dément.

«Takuba est une réussite»
À la demande de Paris, de nombreux pays européens ont consenti à s’investir au Mali ces deux dernières années, en participant notamment à la force conjointe Takuba, regroupant des forces spéciales européennes devant accompagner les forces maliennes au combat.

«Takuba est une réussite, la preuve que les Européens sont capables de combattre ensemble, dans des missions exigeantes, lorsque leurs intérêts sont en jeu. Mais Takuba nous oblige: les décisions que nous prendrons quant à notre stratégie au Sahel, nous les prendrons et nous les mettrons en œuvre avec nos partenaires» a insisté Florence Parly.

Au terme de près de neuf ans de présence au Sahel, la France a entrepris en juin d’y réorganiser son dispositif militaire. Au Mali, Paris a fermé ses trois emprises les plus au nord, mais comptait jusqu’ici maintenir des troupes à Gao, Ménaka et Gossi, avec Takuba en fer de lance.

Jean Louis Verdier - Rédacteur en Chef Digital - Paris- Dubaï - Hong Kong dakarecho@gmail.com - Tél (+00) 33 6 17 86 36 34 + 852 6586 2047

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