Combien d’emplois Macky Sall a-t-il créés de 2012 à nos jours ? Difficile de répondre à cette question. Des statistiques éparses, éclatées entre différents centres de décision empêchent tout décompte sérieux des « jobs » à l’actif de Macky Sall.
La gestion de la statistique des emplois créés pose un véritable défi que le président de la République doit régler. Malgré tous ses efforts, « Le témoin », qui a voulu faire ressortir les acquis incontestables du président de la République en matière de création d’emplois, s’est malheureusement heurté à l’obstacle de la dispersion des statistiques.
Les papiers que nous avons consacrés à cette problématique dans le dossier que nous publions tentent quand même de montrer ce qui a été fait depuis 2012. Les efforts sont méritoires, les emplois créés nombreux autant que nous avons pu nous en rendre compte même s’il reste encore beaucoup à faire. Le président Macky Sall en est conscient qui a convoqué justement pour ce jeudi un conseil présidentiel consacré à l’emploi des jeunes à l’issue duquel de nouvelles mesures devraient être annoncées…
Certes, Macy Sall n’a pas créé les 500.000 emplois promis lors de sa campagne électorale en 2012 mais il a posé des actes très forts pour résoudre la question de l’emploi des jeunes. Le président de la République préside ce matin à Diamniadio, au Centre international de conférences Abdou Diouf (CICAD), un conseil présidentiel sur l’emploi des jeunes. Cette importante rencontre permettra un dialogue direct entre lui et sa jeunesse sur la définition d’une nouvelle approche commune sur la question de l’emploi des jeunes.
La matrice de la nouvelle orientation sera présentée par le ministre de l’Economie, Amadou Hott. Elle sera la base explicative du détail de l’utilisation des 450 milliards de frs dégagés par le président Macky Sall pour apporter une première réponse à cette lancinante question du chômage des jeunes qui était véritablement le détonateur des émeutes de mars dernier. Seulement, le président de la République n’ira pas les mains vides ce matin à Diamniadio. Car, de 2012 à nos jours, d’importants efforts ont été faits dans le cadre de la création d’emplois pour les jeunes.
Dans notre travail de collecte des statistiques des emplois créés, il nous a été difficile de parvenir à des chiffres exhaustifs du fait de l’éclatement des centres de promotion de l’emploi (au niveau des ministères), des agences (DER, ANPEJ, PRODAC, FNPJ…), du privé formel. Ces statistiques ne prennent pas aussi en charge la dynamique secteur informel. Il reste que les chiffres disponibles montrent les réalisations du président de la République en matière de création d’emplois.
Ainsi, les services du ministre du Travail, Samba Sy, informent que, de 2012 à 2019, le secteur privé formel a créé près de 450.000 emplois.
Au niveau du ministère de l’Agriculture, on recense 95 901 emplois créés et/ou consolidés par les projets et programmes du MAER. La SAED et l’ANIDA représentent respectivement 55 % et 34 % des emplois générés. La DER a pu créer 106.000 emplois pour 60 milliards de frs décaissés sur les 3 années de son existence.
Du côté du ministère de la Fonction Publique, de la rationalisation des effectifs et du Renouveau du Service public, Mme Mariama Sarr, défendant son budget devant les députés avait révélé qu’un Plan triennal de recrutement (2018-2020) a été adopté pour 5415 postes à pourvoir dans la fonction publique.
Dans ce décompte, il faut inclure des initiatives « coup de poing » de création d’emplois comme celui mettant sur pied le corps des Agents de sécurité de proximité avec, à la clef, le recrutement de 5.000 jeunes. La création d’emplois au niveau informel n’a pas été prise en charge dans les statistiques disponibles. Or il faut comprendre que l’informel prend en charge près de 90 % de la création d’emplois au Sénégal. Malgré les efforts de l’Etat, le taux de chômage se situe entre 48% à 50% au Sénégal selon les derniers chiffres de l’Organisation internationale du Travail.
L’urgence aux côtés des mesures qui sortiront de Diamniadio, c’est aussi de mettre en place une structure de recensement des emplois publics et privés créées pour mieux ajuster les politiques publiques du Gouvernement.
En résumé, et pour noter les efforts du président de la République, « Le Témoin » lui attribue la note de 12.2°0 avec le commentaire suivant : Bien, mais peut mieux faire ! »
Moustapha Boye
