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Violences dans plusieurs villes au Bangladesh après l’inculpation des principaux dirigeants de l’opposition, deux opposants tués

Violences dans plusieurs villes au Bangladesh après l’inculpation des principaux dirigeants de l’opposition, deux opposants tués

Deux opposants ont été tués mardi au Bangladesh où des violences ont éclaté dans plusieurs villes après l’inculpation des principaux dirigeants de l’opposition, qui réclame le départ de la Première ministre Sheikh Hasina avant les prochaines élections.

Dimanche, le chef de file de l’opposition Mirza Fakhrul Islam Alamgir et au moins 163 cadres du Parti nationaliste du Bangladesh (BNP) dont il est le secrétaire général ont été inculpés de meurtre après la mort d’un policier au cours d’une vaste manifestation antigouvernementale la veille à Dacca.

Mardi soir, deux autres responsables de haut rang du BNP, dont son chef dans la capitale bangladaise, eux aussi accusés du meurtre de ce policier, ont été arrêtés, a annoncé la police.

Celle-ci a par ailleurs déclaré que des violences avaient encore éclaté dans de nombreuses localités, tandis que des membres du BNP et du Jamaat-e-Islami, le plus grand parti islamiste du pays, exigeaient que Sheikh Hasina démissionne avant les législatives prévues pour d’ici à fin janvier.

Deux militants de l’opposition ont péri dans des circonstances non éclaircies, selon les autorités de Kuliarchar, au nord de Dacca, sur fond d’affrontements entre les forces de l’ordre et des centaines de manifestants qui ont interrompu la circulation sur des routes et des voies ferrées à la suite d’un appel à une grève nationale de trois jours.

Le Parti nationaliste du Bangladesh a dit vouloir bloquer les transports après la dispersion par la police du rassemblement samedi dans la capitale de plus de 100.000 partisans des deux principaux partis d’opposition qui demandaient des élections libres et équitables sous la supervision d’un gouvernement neutre et provisoire.

Nombreuses violences
Shariful Alam, un responsable du BNP, a affirmé que les deux opposants avaient été « abattus par la police » au cours d’une manifestation de plus de 2.000 personnes.

« La police est arrivée et a ouvert le feu. Un militant du BNP est mort sur place et un autre à l’hôpital », a-t-il raconté, ajoutant que « plus de 100 personnes ont été blessées ».

Les protestataires ont affronté les forces de l’ordre à coups de cocktails Molotov et de pierres, a assuré la police.

« Ils ont (…) attaqué et vandalisé des véhicules de transport », a en outre affirmé un policier, Mominul Islam, selon lequel au moins 15 de ses collègues ont été blessés.

« La police a tiré des balles en caoutchouc et du gaz lacrymogène pour disperser les manifestants », a-t-il souligné.

Dans la cité industrielle de Narayanganj, trois policiers ont été « grièvement blessés » par des manifestants de l’opposition, a de son côté déploré Amir Khasru, le chef adjoint de la police du district. « Ils ont été attaqués avec des armes tranchantes », a-t-il poursuivi, sans autres précisions.

La communauté internationale inquiète
L’opposition multiplie les manifestations contre Mme Hasina depuis des mois.

Selon la police de Dacca, au moins 1.727 militants et autres partisans de l’opposition ont été arrêtés la semaine dernière et au moins 1.544 militants et dirigeants de l’opposition ont été inculpés pour des violences samedi.

Le principal d’entre eux, Mirza Fakhrul Islam Alamgir, âgé de 75 ans, est à la tête du BNP depuis la condamnation pour corruption de Khaleda Zia, la présidente de ce parti et ancienne Première ministre, et l’exil de son fils en Grande-Bretagne.

Mme Zia, malade, est assignée à résidence depuis sa sortie de prison.

Les violences au Bangladesh suscitent l’inquiétude de la communauté internationale.

« Nous sommes profondément préoccupés par une série d’incidents violents survenus pendant les manifestations en cours au Bangladesh », a ainsi réagi le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme (HCR) dans un communiqué.

L’ambassadeur américain, Peter Haas, a quant à lui exhorté toutes les parties à des négociations afin de garantir « des élections libres, équitables et pacifiques », selon le journal Dhaka Tribune.

Mais la cheffe du gouvernement a rejeté cet appel.

« La façon dont ils ont tué (samedi) un policier innocent, est-ce que ce sont des êtres humains ? », a lancé Sheikh Hasina devant des journalistes. « Pourquoi devrions-nous avoir une réunion avec les tueurs ? » a-t-elle ajouté. « Pourquoi dialoguer ? Le peuple du Bangladesh ne le veut pas ».

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