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Ousmane Sonko et Bassirou Diomaye Faye accueillis par une liesse populaire à Dakar

Ousmane Sonko et son second Bassirou Diomaye Faye sont désormais à même de conduire la campagne de la présidentielle prévue le 24 mars.

Libérés jeudi soir, les opposants antisystème Ousmane Sonko et son second Bassirou Diomaye Faye sont désormais à même de conduire la campagne de la présidentielle prévue le 24 mars, forts de l’exaltation soulevée par leur sortie de prison. Leur première prise de parole est très attendue.

Une foule difficilement quantifiable d’au moins plusieurs milliers de Dakarois en liesse s’était pressée jeudi soir jusque tard dans la nuit devant la prison du cap Manuel, le long de leur cortège et devant le domicile d’Ousmane Sonko, détenu depuis le 28 juillet 2023. Ce dernier, acteur d’un bras de fer meurtrier de plus de deux ans avec le pouvoir, est resté invisible du plus grand nombre.

Son second, candidat à la présidentielle à sa place et avec son assentiment, s’est montré brièvement, se dressant à travers le toit ouvrant de sa voiture pour s’adresser à la foule, en boubou bleu, casquette blanche et drapeau national sur les épaules.

Souriant après presque un an de détention et posé malgré les clameurs, il a salué le « soutien et (la) solidarité » montrés par ses partisans. Il a mis en avant ce que son camp appelle « le projet » pour signifier que l’accession à la présidence n’est pas une affaire de personnes entre lui et Ousmane Sonko.

La « donne de l’élection complètement changée » par ces libérations
La Cour suprême a pour sa part épargné au pays un nouveau coup de théâtre en rejetant vendredi les requêtes de candidats disqualifiés à la présidentielle, dont Karim Wade, qui demandaient la suspension des décrets fixant la date de l’élection et la durée de la campagne. La Cour a déclaré ces requêtes « irrecevables ».

La mise en cause d’Ousmane Sonko par la justice, conjuguée aux tensions économiques et sociales et au flou longtemps maintenu par le président Sall sur un troisième mandat, a donné lieu entre 2021 et 2023 à différents épisodes d’émeutes, pillages et saccages.

Des tensions après le report de la présidentielle
Ousmane Sonko et son second Bassirou Diomaye Faye ont bénéficié d’une loi d’amnistie adoptée la semaine passée à l’instigation du président Macky Sall pour apaiser les esprits après trois ans de tensions, ravivées par un report de dernière minute de la présidentielle. Après des jours de conjectures, la loi a été promulguée et « c’est parce qu’elle est promulguée (qu’ils) sont sortis », a dit Yoro Dia, porte-parole de la présidence.

Accusations de corruption, candidats écartés… Cinq minutes pour comprendre le report de la présidentielle
« Ousmane Sonko dehors (cela) change complètement la donne de l’élection (…) Le faire sortir en pleine campagne peut avoir un effet multiplicateur », assure Maurice Dione, enseignant en sciences politiques à l’Université de Saint-Louis.

Un « panafricanisme de gauche »
La campagne officielle s’est ouverte le 9 mars sans que ni l’un ni l’autre n’y prennent part. Bassirou Diomaye Faye a été empêché d’enregistrer ses messages pour la télévision publique. Son camp a fait campagne pour lui, présentant le programme d’un homme qui se veut le « candidat du changement de système » et d’un « panafricanisme de gauche », promet de restituer au Sénégal sa souveraineté et renégociera, s’il est élu, les contrats d’exploitation du gaz et du pétrole ainsi que les accords de défense.

Cette plateforme décline les thèmes caractéristiques d’Ousmane Sonko, dont les diatribes contre la corruption, les élites, les multinationales et l’emprise économique et politique exercée selon lui par l’ancienne puissance coloniale française, ont fait le succès du Pastef, son parti.

Jean Louis Verdier - Rédacteur en Chef Digital - Paris- Dubaï - Hong Kong dakarecho@gmail.com - Tél (+00) 33 6 17 86 36 34 + 852 6586 2047

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