Dakar-Echo

Les limites d’âge et les conditions d’avancement au grade harmonisées au sein de l’armée sénégalaise

Les limites d’âge et les conditions d’avancement au grade harmonisées au sein de l’armée sénégalaise

Il y a deux ans, le président de la République Macky Sall, Chef suprême des armées, avait pris un décret allongeant l’âge de la retraite des militaires du rang, sous-officiers et officiers de l’Armée et de la Gendarmerie. Le 01 er octobre dernier, il a signé un autre décret pour harmoniser les limites d’âge à la retraite avec les conditions d’avancement au grade.

Courant mai 2019, le président de la République avait signé un décret augmentant les limites d’âge à la retraite des personnels militaires de l’Armée et de la Gendarmerie ainsi que ceux du Groupement national des Sapeurs-pompiers.

En vertu de ce décret, les soldats et caporaux qui partaient à 43 ans, vont désormais faire valeur leurs droits à la retraite à 46 ans.

Et pour les autres catégories de militaires, à 47 ans. En ce qui concerne les sous-officiers (sergents, adjudants, adjudants-majors, gendarmes, maréchaux des logis etc.), ils partent depuis son entrée en vigueur entre 55 et 58 ans au lieu de 53 ou 56 ans.

Depuis 2019, les officiers et officiers-subalternes de l’Armée et de la Gendarmerie à savoir les lieutenants, capitaines, commandants, chefs d’escadron, capitaines de frégate, capitaines de vaisseau, colonels etc., eux, vont à la retraite à 60 ans.

Comme quoi, certains officiers ou officiers supérieurs en service dans l’infanterie ou la cavalerie (Bat-paras ou Bat-commandos par exemple) devant partir à 59 ans, quittent désormais les rangs à 60 ans.

Deux ans après la signature de ce décret salutaire, l’évaluation a montré qu’il n’est plus adapté aux besoins et à la réalité des forces armées

Car, entretemps, les autorités militaires ont constaté que les règles qui allongent le passage de tous les militaires dans leurs grades respectifs ne permettent pas d’obtenir un taux d’encadrement répondant aux normes.

Toujours est-il que les motivations présentées par les autorités militaires ont poussé le président de la République à signer un décret apportant des mesures correctives afin de résorber le gap qui existe entre les fonctions et les grades pour permettre aux personnels des armées de prétendre à une meilleure carrière professionnelle.

En clair, le décret signé le 1er octobre dernier par le président de la République a pour objectif de corriger ces manquements en rabaissant le temps de présence dans les grades pour l’avancement aux grades supérieurs des officiers et sous-officiers à quatre (04) ans.

Ce, à l’exception du grade de colonel pour le- quel le temps à passer dans le grade de lieutenant-colonel est de trois (03) ans et de celui d’adjudant-major dont la durée au grade d’adjudant-chef est rabaissée à cinq (05) ans.

Quant aux militaires du rang, leur temps de séjour dans les grades est d’un (01) an pour les grades de caporal et de caporal-chef et de deux (02) ans pour le grade de sergent.

Convaincu par les arguments et autres motivations stratégiques pour la bonne marche des armées avancés par la hiérarchie militaire, le président de la République a donc jugé utile de prendre un décret pour harmoniser voire adapter cet allongement de limites d’âges à la retraite aux conditions d’avancement aux différents grades.

Par exemple, dans l’article 13 de son décret, il est dit que « Nul ne peut être caporal, brigadier-chef ou quartier-maitre (Marine) s’il n’a pas servi au moins un (01) an comme soldat, sapeur ou matelot.

Et s’il n’est pas titulaire du certificat d’aptitude technique N°1 (Cat 1) ou d’un diplôme équivalent ». Cela veut dire aussi que les anciens enfants de troupe exclus du Prytanée et migrant vers l’Armée passent caporaux dès la fin de leur formation à Dakar-Bango « Parce qu’au Prytanée militaire, les enfants de troupe font le Cat 1 et le Cat 2 à partir de la classe de 4e secondaire. Mais souvent, les anciens enfants de troupe préfèrent aller à l’Ensoa où ils auront la chance et le mérite de sortir sous- officiers » précise un officier de l’Armée ayant servi au Prytanée militaire de Saint- Louis.

Dans l’article 33 du décret fixant la hiérarchie et les conditions d’avancement des personnels militaires, il est dit : « Nul ne peut être promu capitaine ou lieutenant de vaisseau (Marine) s’il n’a pas servi au moins quatre (04) ans dans le grade de lieutenant ».

Tous les grades et fonctions ont été pris en compte dans ces mesures correctives sanctionnées par ce décret par le président de la République. Ce, pour la bonne marche d’une Armée sénégalaise disciplinée et hiérarchisée dans l’excellence et le mérite.

Pape NDIAYE

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