Faits divers

Les deux Nigérians, le Mauricien et le Ghanéen risquent un à deux ans de prison ferme pour divers délits

Nwoye Chibuewe Mark, Mensah Alexandre Navrose, Ngounou Frank Koutchou et Alli Monday ont comparu hier à l’audience de la chambre correctionnelle du tribunal de grande instance de Dakar.

Ils répondaient des faits d’association de malfaiteurs en vue de commettre des infractions relative aux TIC, faux en informatique, complicité d’usurpation de fonction et faux et usage de faux dans en écriture privée et délivrance indue d’un document administratif.

Le procureur a requis deux ans de prison ferme contre le principal mis en cause, Alli Monday, et deux ans dont un an ferme contre les trois autres prévenus. L’affaire est mise en délibéré pour le 06 juin prochain.

Attraits hier à la barre de la chambre correctionnelle du tribunal de grande instance de Dakar (Tgi), les quatre prévenus ont nié les faits qui leur sont reprochés.

Les faits remontent au 18 mars dernier. Ce jour-là, les services de la division spéciale de la cyber-sécurité avaient reçu une information faisant état d’un réseau de trafic de faux documents administratifs, de trafic de visas et de titres de séjour dont le principal instigateur serait Alli Monday.

Les investigations de la police avaient permis l’arrestation du principal mis en cause le 08 septembre dernier dans un hôtel à Nord Foire. Les policiers ont découvert par devers lui une carte d’identité nationale sénégalaise au nom de Moustapha Diop mais sur laquelle figurait sa photo et une clé USB contenant des photos d’identité de tierce personnes ainsi que des chèques vierges dans les banques BOA, Zénith Bank, Ecobank, Banque Atlantique, Banque Sahélo Sahélienne, des bulletins de solde établis au nom de Kalidou Sène, des certificat de licence de commerce de la République de Gambie, des logos d’institution financières falsifiés et contrefaits, des NINEA et des registres de commerce vierges.

Il y avait aussi des cartes de commerçants vierges ou contrefaites, des attestations de congé de travail, des ordres de missions d’agents fictifs, des timbres fiscaux scannés, des cachets contrefaits nominatifs de juridictions et des responsables banques précités.

Le transport effectué par les éléments enquêteurs à Grand Yoff, dans un appartement loué par Alli Monday, avait permis de constater qu’il avait logé Frank Kontchou Ngounou, Chibueze Mark Nwoye, porteurs respectivement de deux passeports de la République de l’île Maurice et du Cameroun et un autre passeport nigérian.

Les investigations menées par la suite ont permis de découvrir dans un autre appartement de Monday aux Hlm Grand Médine la présence d’Alexander N. Mensah et Huisiantou Jalloh qui détenaient des faux certificats de mise en circulation vierges, un casier judiciaire sénégalais au nom de Alli Monday et des reçus de transactions financières vers la Gambie, le Nigéria et le Ghana portant sur un montant total de 10.084. 888 FCFA.

Les prévenus falsifiaient de visas et de comptes bancaires de différentes institutions
Confronté aux passeports camerounais et mauricien à son nom découverts au domicile d’Alli Monday à l’enquête préliminaire, Frank avait fini par avouer n’être au Sénégal que pour un transit avant de continuer sur l’Espagne. Ce qu’il a nié à la barre en soutenant que « je suis venu au Sénégal pour mon business de commerce ».

Le procureur a rappelé que le principal mis en cause Alli Monday avait reconnu à l’enquête préliminaire qu’il confectionnait plusieurs types de faux documents et qu’il avait des clients dans plusieurs pays. « J’avais la carte d’identité de Moustapha Diop parce que je devais lui renouveler son visa pour se rendre en Indonésie », avait déclaré devant le juge d’instruction le soi-disant exportateur de Bazin au Nigéria.

Les prévenus avaient reconnu les faits de falsification de documents administratifs et de blanchiment de capitaux et qu’ils travaillaient avec le principal mis en cause Alli Monday.

Pour le maître des poursuites, le blanchiment est constitué par le fait d’avoir intentionnellement dissimulé, déguisé l’origine, acquis, transféré, manipulé, détenu ou utilisé des biens dont on savait au moment de la réception qu’ils provenaient d’un crime ou d’un délit ou d’une participation à un crime ou un délit. Que le bien au sens de la loi se définit comme les avoirs de toute nature, corporels ou incorporels, fragiles ou non ainsi que des documents ou instruments juridiques sous quelque forme que ce soit attestant la propriété de ces avoirs ou des droits.

Quant à l’association de malfaiteurs, elle suppose une entente préalable ou une association formée en vue de porter atteinte aux biens ou aux personnes et que cette association est également réprimée lorsque son dessein est de commettre des infractions relatives aux technologies de l’information.

S’agissant de la cybercriminalité, des documents ont été trouvés sur des supports de clés et de portables. « Les prévenus sont donc des auteurs des faits constants qui leur sont reprochés », a soutenu le ministère public qui ajoute qu’ils sont de mauvaise foi manifeste du moment qu’ils n’ont pas décliné leur activité à Dakar.

Le défenseur de la société a demandé que les accusés soient déclarés coupables des faits de blanchiment de capitaux. Pour la répression, il a requis deux ans de prison ferme pour Alli Monday et deux ans dont un mois ferme contre les trois autres prévenus.

Quant à l’avocat de la défense, il soutient que ses clients sont des délinquants primaires et qu’il ne sert à rien de nier l’évidence.

Toutefois, Me Ndione a sollicité une application bienveillante de la loi pour ses clients qui sont des pères de famille venus chercher du travail au Sénégal. En définitive, l’affaire a été mise en délibéré pour le 06 juin prochain.

Mamadou SY (Stagiaire)

Jean Louis Verdier - Rédacteur en Chef Digital - Paris- Dubaï - Hong Kong dakarecho@gmail.com - Tél (+00) 33 6 17 86 36 34 + 852 6586 2047

Articles Similaires

1 sur 113

Laisser une réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *