Le nombre d’habitants se définissant comme «blancs» aux États-Unis a baissé pour la première fois, selon le dernier recensement de 2020 qui montre un pays «bien plus multiracial» et plus urbain que dix ans plus tôt, ont expliqué jeudi ses responsables. «La population blanche reste le plus grand groupe racial ou ethnique aux États-Unis», a précisé le Bureau américain du recensement (Census Bureau).
La population se définissant comme «blanche» uniquement a diminué de 8,6% entre 2010 et 2020, une première depuis les premiers relevés, en 1790. Elle représentait 204 millions d’habitants l’an dernier, soit 61,6% de la population contre 72,4% une décennie plus tôt.
«Ces changements révèlent que la population américaine est bien plus multiraciale» que par le passé, a souligné un de ses responsables, Nicholas Jones, lors d’une présentation. En plus des changements démographiques, il a toutefois mis en garde que l’affinement des questions sur ces sujets ainsi qu’une nouvelle méthodologie par rapport à 2010 avaient aussi «largement» influencé ces résultats.
Ainsi, la catégorie des «Blancs en conjonction avec un autre groupe», par exemple Afro-Américain ou Asiatique, a elle explosé, avec + 316% en dix ans, à 235 millions de personnes. Aux États-Unis, il est très courant de se définir par ses origines ethniques et le recensement demande précisément aux personnes interrogées à quelle «race» elles appartiennent.
Les Afro-Américains représentent désormais 12,4% de la population (41 millions), un pourcentage stable sur dix ans tandis que la population asiatique a bondi de 35,5%, à environ 20 millions (6%). Les Amérindiens représentent 1,1% de la population. La population hispanique a grimpé de 23%, à 62 millions (18% de la population).
Les données montrent aussi que la croissance de la population s’est concentrée «pratiquement exclusivement dans les régions métropolitaines», a précisé un autre responsable, Mark Perry. Le recensement décennal est essentiel pour déterminer le découpage électoral des 50 États américains et l’allocation de dizaines de milliards de dollars de fonds fédéraux destinés notamment aux écoles ou aux hôpitaux.
Son impact en politique peut être déterminant, puisqu’il permet notamment de décider combien de sièges à la Chambre des représentants attribuer à chaque État. Il doit comptabiliser toute la population présente sur le territoire, dont les sans-abri, les résidents de maisons de retraite, les travailleurs immigrés sans papiers. Cette opération titanesque a été doublement impactée en 2020 par la pandémie et la gestion controversée de l’ex-président Donald Trump.
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