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L’Arabie Saoudite dément les accusations «infondées» d’espionnage avec le logiciel Pegasus

L’Arabie saoudite a démenti les accusations «infondées» d’espionnage après la publication d’une enquête choc affirmant que plusieurs pays avaient utilisé le logiciel israélien Pegasus pour surveiller notamment des journalistes et militants des droits humains.

«Un responsable a démenti les allégations parues dans la presse selon lesquelles une entité du royaume aurait utilisé un logiciel pour surveiller les communications», a indiqué l’agence de presse officielle SPA dans la nuit de mercredi 21 à jeudi 22 juillet, sans préciser le nom du logiciel en question.

Emmanuel Macron n’a pas été ciblé par le logiciel espion Pegasus, affirme un cadre de NSO
Un haut responsable du géant israélien de cybersécurité NSO a soutenu mercredi 21 juillet que le président français Emmanuel Macron n’avait pas été ciblé par son logiciel controversé Pegasus, au cœur d’un scandale mondial d’espionnage qui a poussé l’ONG Reporters sans frontières à demander un moratoire sur ses ventes. Les organisations Forbidden Stories et Amnesty International ont obtenu une liste de 50.000 numéros de téléphone, sélectionnés par les clients de NSO depuis 2016 pour être potentiellement surveillés, et l’ont partagée avec un consortium de 17 médias qui ont révélé son existence dimanche.

Le président français Emmanuel Macron, le roi du Maroc Mohammed VI et le premier ministre pakistanais Imran Khan figurent sur la liste des cibles potentielles de Pegasus, tout comme plus de 180 journalistes à travers le monde qui auraient été espionnés par différents Etats ayant eu accès au logiciel de la société NSO. Introduit dans un smartphone, Pegasus permet d’en récupérer les messages, photos, contacts, et d’activer à distances les micros.

Mercredi, Chaïm Gelfand, un haut responsable du groupe, a déclaré à la chaîne I24 news, basée à Tel-Aviv: «Je peux vous affirmer avec certitude que le président Macron n’était pas une cible […] Il y a certains cas qui ont été révélés, qui nous gênent». Et d’affirmer : «Nous continuons à essayer de déterminer tous les faits et cela remonte à plusieurs années donc il faut du temps pour tout passer en revue. Le fait qu’un journaliste ou un militant ait été la cible d’un système comme celui-ci est automatiquement considéré comme un détournement».

Peu après, le groupe basé à Herzliya, ville verdoyante au nord de Tel-Aviv, s’est dit victime d’une campagne «vicieuse et calomnieuse», et a annoncé dans un communiqué qu’il «n’allait plus répondre aux questions des médias» sur l’affaire Pegasus. «NSO est une compagnie de technologie. Nous n’opérons pas les systèmes, ni n’avons accès aux données de nos clients, mais ils sont obligés toutefois de nous fournir ces informations en cas d’enquêtes», a ajouté le groupe disant que le fait qu’un nom apparaisse sur la liste des 50.000 «ne signifie pas nécessairement qu’il a été la cible de Pegasus».

Un moratoire ?
L’organisation de défense de la liberté de la presse Reporters sans frontières (RSF) a demandé mercredi 21 juillet au gouvernement israélien d’imposer dès à présent un moratoire sur la vente de ce logiciel espion. Permettant non pas de protéger des systèmes informatiques, mais de les infiltrer, Pegasus est considéré comme un produit de cybersécurité offensif et doit donc obtenir le feu vert du ministère israélien de la Défense pour être vendu à des pays tiers, au même titre qu’une arme.

«Des logiciels développés par les firmes israéliennes comme Pegasus de NSO mettent clairement en cause l’Etat d’Israël. Même si les autorités israéliennes ne jouaient qu’un rôle indirect, elles ne peuvent échapper à leur responsabilité», a indiqué RSF dans un communiqué. «Nous demandons au Premier ministre (israélien) Naftali Bennett d’imposer immédiatement un moratoire sur les exportations de technologies de surveillance tant qu’un cadre réglementaire protecteur n’a pas été établi», a déclaré Christophe Deloire, son secrétaire général.

Contacté par l’AFP, le bureau de Naftali Bennett, n’a pas répondu. Ancien ministre de la Défense qui a fait fortune dans la haute technologie avant de se lancer en politique, ce dernier a défendu mercredi ce secteur en plein essor en Israël sans commenter le dossier NSO. «Pour chaque 100 dollars investis dans la cyberdéfense à travers le monde, 41 dollars sont investis dans des firmes israéliennes», a-t-il déclaré, attribuant la prospérité locale du secteur aux unités d’élite de l’armée qui servent d’incubateur pour les start-up locales.

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