Billet

La toile et nous

Les Sénégalais Bon Chic Bon Genre (BCBG), et ils sont très nombreux ici et hors du pays, n’en reviennent certainement pas des insultes proférées par d’autres compatriotes nullement racés.

Profondément vulgaires et grégaires, ils sont de tous les âges, ces compatriotes insulteurs. Surtout ceux d’entre eux qui ne maitrisent pas l’écriture et usent donc abondamment — pour ne pas dire abusent — de vidéos pour prouver leur existence.

Sur Internet il faut donc exister. Par tous les moyens, quelles que soient les conséquences désastreuses et malheureuses de cette existence.

Nos insulteurs qui s’en targuent allègrement ont trouvé dans les réseaux sociaux des lieux de prédilection. Ils s’y introduisent cavalièrement. Somme toute ceux qui ont l’insulte facile n’ont pas été bien éduqués.

Cet outil formidable de communication qu’est Internet a suscité beaucoup de vocations heureuses mais a aussi créé des monstres.

Toutes les bonnes gens de ce pays s’accordent à constater les bonds pas du tout qualificatifs de notre société vers le libertinage. La presse en papier, qui aurait dû disparaitre avec l’avènement du numérique, est encore présente. Tant bien que mal, certes, mais elle résiste parce que cette nouvelle presse numérique ne lui arrive même pas à la cheville.

Quelques rares sites font le job correctement. La grande cohorte des sites s’adonne à des copier-coller sans mention d’origine ni d’auteur. Toutes les strates de la société y sont présentes.

Partout, c’est le boom des vocations conglomérées en influenceurs. Ce vocable qui peut tout désigner, des prêcheurs aux chercheurs de plaisirs, des commerçants aux clients en passant par les voyants, toutes sortes d’individus y nagent avec la ferme intention de récolter des dividendes avec le nombre de vues.

Y en a à qui ça sourit et qui se sentent pousser des ailes. Des tradipraticiens aux oustaz qui font de la pub pour attirer les micros jusqu’à ne plus se retenir. Ils interviennent sur tous les sujets d’actualité avec un aplomb qui frise l’indécence.

Tout cela pour prouver que ces gens-là ne se contentent plus de traduire les textes coraniques car, à la place, ils émettent des opinions très personnelles.

De nos jours, il est très rare de voir les marmots citadins aller apprendre les bribes du Coran. Comme nous qui avons fréquenté les serignes daraas avant et pendant l’école primaire pour maitriser les fondements de la religion.

Nous nous targuons des 95% de musulmans au Sénégal. C’est une chimère que de s’y attacher car peu de gens peuvent réciter la Fatiha correctement.

L’éducation commence à la maison. Si vous la ratez, vous créez de futurs ratés. Qui se proclament musulmans sans l’être parce que loin des canons de l’Islam.

Nos amis chrétiens maitrisent la Bible et le catéchisme alors que nous, qui nous disons majoritaires, ignorons tout du Coran !

Moussa Kamara

Jean Louis Verdier - Rédacteur en Chef Digital - Paris- Dubaï - Hong Kong dakarecho@gmail.com - Tél (+00) 33 6 17 86 36 34 + 852 6586 2047

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