En Russie, une politicienne convoquée par la justice après avoir annoncé vouloir se présenter à la présidentielle
Près de deux ans après le début de l’assaut russe contre l’Ukraine, Ekaterina Dountsova a estimé sur les réseaux sociaux que la Russie «s’éloignait des droits et des libertés, de l’amour et de la paix, d’un bel avenir».
Ekaterina Dountsova, femme politique russe indépendante, a été convoquée par la justice russe après avoir déclaré son intention de se présenter à l’élection présidentielle, d’après l’AFP.
Vladimir Poutine n’a toujours pas annoncé ses intentions quant à cette élection prévue l’année prochaine.
Selon Ekaterina Dountsova, âgée de 40 ans, les procureurs de la ville de Rjev, à 200 kilomètres à l’ouest de Moscou, l’ont convoquée après son annonce qu’elle souhaitait se présenter au scrutin de 2024 et des critiques du pouvoir en place.
Elle s’est vue reprocher le fait que son message avait «soulevé des questions, en particulier sur la formulation des sections concernant la guerre et la paix, mon opinion sur le gouvernement actuel et ce qui se passe dans notre pays», a expliqué Ekaterina Dountsova à l’AFP.
Près de deux ans après le début de l’assaut russe contre l’Ukraine, Ekaterina Dountsova a notamment estimé sur les réseaux sociaux que la Russie «s’éloignait des droits et des libertés, de l’amour et de la paix, d’un bel avenir». «Nous sommes tous bien conscients qu’aujourd’hui, n’importe quel message évoquant l’état de l’opération militaire spéciale (en Ukraine) peut être interprété afin d’engager des poursuites» en justice contre son auteur, a-t-elle ajouté.
Pas d’illusions
Si Vladimir Poutine n’a toujours pas annoncé qu’il comptait se représenter à la prochaine présidentielle, sa victoire ne fait que peu de doutes, toute opposition réelle à son pouvoir ayant été écartée depuis de nombreuses années. Il a indiqué en septembre repousser à «la fin de l’année» une éventuelle annonce de candidature pour ce scrutin qui pourrait le conforter au pouvoir au moins jusqu’en 2030.
La quasi-totalité des figures de l’opposition ont été emprisonnées, à l’exemple du militant anticorruption Alexeï Navalny, ou poussés à l’exil. Toute critique des autorités ou de l’armée russe combattant en Ukraine est sévèrement réprimée.
Ekaterina Dountsova, qui était auparavant journaliste et députée municipale à Rjev, a déclaré qu’elle ne se faisait pas d’illusions sur ses chances pour la présidentielle.
Pour avoir une chance de figurer sur le bulletin de vote, elle doit d’abord recueillir 300.000 signatures d’électeurs russes ayant le droit de vote. Mercredi, elle en avait «plus de 10.000». «Je suis vraiment une idéaliste (…) Je veux croire que c’est la voie à suivre», a-t-elle affirmé.
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