Au moins 157 personnes sont mortes dans un tremblement de terre qui a secoué une région reculée du Népal, où les secours s’organisent à la recherche des survivants, selon un nouveau bilan samedi des autorités népalaises.
Le séisme de magnitude 5,6 a eu lieu à une profondeur de 18 km selon l’Institut américain d’études géologiques USGS. Il a frappé l’extrême ouest du pays himalayen tard vendredi soir. Son épicentre a été localisé à 42 km au sud de Jumla, non loin de la frontière avec le Tibet.
« Il y a eu un énorme bruit quand les maisons se sont écroulées, ça ressemblait à une grosse explosion », a raconté à l’AFP Shiva Prasad Sharma, 65 ans, devant les restes de sa maison détruite à Jajarkot, la région la plus touchée par le séisme.
« J’ai pensé que nous allions tous mourir », a-t-il ajouté. « Il ne reste plus rien à personne, il n’y a plus de maisons ».
Des vidéos et des photos publiées sur les réseaux sociaux montrent des habitants fouillant les décombres dans l’obscurité pour chercher des survivants dans les constructions effondrées.
On y voit des maisons en terre détruites ou endommagées et des survivants accroupis à l’extérieur pour se protéger de possibles autres effondrements, tandis qu’hurlent les sirènes des véhicules d’urgence.
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— Northeast Live (@NELiveTV) November 4, 2023
« Nous étions en train de dormir. Nous étions trois dans la maison, seuls deux d’entre nous ont survécu », a confié de son côté à l’AFP Kamala Oli, une femme rencontrée dans un hôpital de Nepalgunj, petite ville proche de la frontière indienne.
« 105 personnes ont péri à Jajarkot et 52 à Rukum, » a indiqué à l’AFP Kuber Kathayat, porte-parole de la police, dans un nouveau bilan. Les autorités ont précisé que près de 200 personnes avaient été blessées dans ces deux districts, situés au sud de l’épicentre dans la province frontalière de Karnali.
Le porte-parole du ministère de l’Intérieur, Narayan Prasad Bhattarai, a indiqué que les autorités avaient réussi samedi à entrer dans contact avec toutes les régions touchées, et estimé que le bilan de devrait plus trop augmenter, même s’il « est encore possible qu’on trouve quelques corps sous les débris ».
Les forces de sécurité népalaises ont été déployées dans les zones touchées par le séisme pour participer aux opérations de secours, selon le porte-parole de la police de la province de Karnali, Gopal Chandra Bhattarai.
« L’isolement des districts rend difficile la transmission des informations », a-t-il ajouté. « Certaines routes sont bloquées à cause des dégâts, mais nous essayons d’atteindre la zone par d’autres voies ».
A Jajarkot, l’hôpital de secteur a été pris d’assaut par les habitants y transportant des blessés.
Le Premier ministre népalais, Pushpa Kamal Dahal, est arrivé samedi dans la zone touchée après avoir exprimé « sa profonde tristesse pour les dommages humains et physiques causés par le tremblement de terre ».
« Le gouvernement est déterminé à venir en aide aux victimes et à soigner les blessés », a-t-il affirmé.
Faille géologique majeure
Des secousses modérées ont été ressenties jusqu’à New Delhi, la capitale de l’Inde située à près de 500 km de l’épicentre.
Le Premier ministre indien Narendra Modi s’est dit « profondément attristé » par les pertes humaines au Népal, et a dit son pays prêt « à apporter toute l’aide possible ».
Les séismes sont fréquents au Népal, pays qui se trouve sur une faille géologique majeure où la plaque tectonique indienne s’enfonce dans la plaque eurasienne, formant la chaîne de l’Himalaya.
La secousse a été suivie plusieurs heures après par des répliques de magnitude 4 dans le même secteur, selon l’USGS.
En 2015, un séisme de magnitude 7,8 avait tué près de 9.000 personnes et détruit plus d’un demi-million d’habitations et plus de 8.000 écoles.
Des centaines de monuments et de palais royaux – dont des sites de la Vallée de Katmandou classée au patrimoine mondial de l’UNESCO et attirant des touristes de toute la planète – avaient subi des dégâts irréversibles, affectant le tourisme népalais.
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