Parmi les 2454 dirigeants de PME et ETI industrielles interrogés, 17% affirment qu’ils ne recourront pas à de la main-d’œuvre issue de pays tiers, selon une étude publiée lundi par Bpifrance.
Malgré les difficultés de recrutement, seuls 29% des dirigeants de PME et ETI industrielles envisagent de recruter des collaborateurs étrangers dans les cinq prochaines années, selon une étude publiée lundi par Bpifrance.
Dans ces entreprises qui emploient de 10 à 5000 salariés, plus de la moitié (54%) des 2454 patrons de l’échantillon ne savent pas s’ils vont embaucher des étrangers dans les prochaines années, 29% affirment qu’ils vont le faire et 17% qu’ils ne recourront pas à de la main-d’œuvre issue de pays tiers.
Interrogés sur l’opportunité de faire venir en France davantage de travailleurs étrangers, 32% des dirigeants de PME et ETI industrielles y sont favorables, 30% défavorables et 38% ne savent pas.
De la filière électronique à la santé en passant par l’automobile, l’industrie se distingue par son faible recours à la main-d’œuvre étrangère. Elle ne représente que 6% des effectifs selon Bpifrance, contre 13% dans la construction ou 10% dans les «activités techniques ou d’ingénierie».
Un constat à première vue surprenant alors que 62% des répondants affirment connaître régulièrement des difficultés à recruter et que près de 60.000 postes étaient vacants dans l’industrie fin septembre 2022, selon le ministère du Travail.
«On voit mal comment on peut réindustrialiser sans recours à la main-d’œuvre étrangère», a indiqué le directeur général de Bpifrance Nicolas Dufourcq lundi lors de la présentation de l’étude.
«Assurer la diversité»
Plus qu’à la nationalité, les patrons semblent surtout s’intéresser aux compétences des candidats à l’emploi. «Nous cherchons des gens qui ont envie de travailler, de s’impliquer et de faire en sorte que tout le monde arrive à avancer.
Après, si c’est un étranger ou si c’est un Français, pour moi, ça a peu d’importance», confie ainsi un répondant à l’enquête, patron d’une entreprise de 11 salariés dans la filière bois.
Près d’une PME ou ETI industrielle sur deux (49%) a d’ailleurs recruté des travailleurs étrangers ces cinq dernières années. Les deux principales raisons qui poussent les dirigeants à embaucher des collaborateurs étrangers sont «le fait d’avoir le bon candidat disponible (pour 62%) et/ou l’absence de candidat natif (pour 43%)».
Seuls 9% des répondants intègrent des étrangers à leurs effectifs pour «assurer la diversité» de leurs équipes, et 8% pour «acquérir une compétence rare sur le marché».
En tout état de cause, attirer des collaborateurs étrangers «n’est pas la solution miracle» aux difficultés de recrutement de l’industrie, avertit Elise Tissier, directrice du Lab, le département des études de Bpifrance.
La formation et l’amélioration de l’image des métiers industriels sont également déterminantes, ajoute-t-elle.
L’étude a été menée du 23 septembre au 15 décembre 2022, par courrier et en ligne auprès de 30.000 dirigeants de PME et ETI industrielles, dont 2454 ont répondu. Elle a été alimentée par des entretiens avec treize chefs d’entreprise et quatre représentants de filière.
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