Cette famille de Sénégalais de Montereau-Fault-Yonne est dans la tourmente depuis que la maman a laissé passer malencontreusement la date d’expiration de son titre de séjour.
Bien que bénéficiant de casiers judiciaires vierges, ce couple de Sénégalais, pacsés en 2019 à à la mairie de Montereau-Fault-Yonne, est actuellement dans la tourmente administrative.
Pourtant, ces parents d’une petite fille de bientôt 3 ans, scolarisée en ville, font tout pour s’intégrer. Lui est ingénieur consultant dans le transport des matières dangereuses dans une entreprise du sud seine-et-marnais.
Aujourd’hui âgé de 33 ans, il est arrivé régulièrement en France en 2012 et a obtenu son diplôme en 2018. Il a notamment travaillé en alternance à la Silec-Câble de Montereau-Fault-Yonne.
Refus pour la maman
Titulaire d’un permis de séjour de 4 ans, il a rencontré sa compagne sur le territoire français. Celle-ci, arrivée en septembre 2018 avec un visa étudiant, puis bénéficiaire d’une autorisation de séjour délivrée par l’Office de l’immigration et de l’intégration, était inscrite dans un BTS privé technico-commercial, dans l’Essonne. « J’ai dû arrêter au bout de quelques mois car je n’avait plus les moyens de payer », précise-t-elle.
La jeune femme, actuellement âgée de 27 ans, était alors partie faire ses études en économie-gestion à l’université de Besançon, dans le Doubs. C’est à la préfecture de ce département qu’elle déposera sa demande de titre de séjour, valable 1 an.
Finalement, la Sénégalaise arrête en première année de licence pour s’installer à Montereau-Fault-Yonne, avec son conjoint. Elle s’inscrit alors en BTS à Flora-Tristan, en gestion des PME. Mais, enceinte, elle est contrainte une fois de plus d’arrêter son cursus scolaire.
Et c’est peu avant l’accouchement, alors qu’elle est malade, que son titre de séjour arrive à expiration, le 5 décembre 2020. « Nous n’avons pas pu aller récupérer les papiers à Besançon car elle était sur le point d’accoucher, relate le père de famille. C’est alors que le piège s’est refermé sur nous ! »
Depuis lors, impossible d’obtenir un renouvellement. « Nous sommes passés par le site Internet car il est impossible d’obtenir un rendez-vous à la préfecture de Seine-et-Marne, mais comme sa carte n’est plus valable, cela ne marche pas !, déplore le Monterelais.
Nous avons fait alors une demande d’admission exceptionnelle de séjour en février 2022. Nous n’avons jamais obtenu de réponse, ce qui correspond à un refus. Je ne comprends pas cette situation ubuesque. Etre pacsé, avoir une petite née en France et voir sa mère traitée comme une délinquante, c’est choquant ! »
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Du coup, la maman, qui voudrait reprendre une formation accélérée pour pouvoir travailler, n’a le droit à rien et reste trop souvent cloîtrée à la maison : « Je ne sors presque pas et je ne peux même pas passer le permis de conduire, alors que j’avais commencé à réviser le code. J’évite d’aller à Paris, voir ma sœur, car j’ai peur des contrôles d’identité. Même pour me faire soigner, c’est difficile car je n’ai pas de mutuelle. Mais ce qui m’a fait le plus mal, c’est quand j’ai perdu mon père en décembre 2022. Je n’ai pas pu rentrer au Sénégal pour les obsèques car il m’aurait alors été impossible de revenir en France ! »
Manque d’autonomie
Ce manque d’autonomie ne manque pas d’avoir des répercussions sur le travail de son conjoint. « Dans ce métier de la sécurité, il y a beaucoup de déplacements en voiture, mais je suis obligé de lui aménager son planning pour qu’il puisse véhiculer sa famille et s’occuper d’elle », regrette l’employeur.
Pour tenter enfin de débloquer la situation, le couple s’apprête donc à prendre un avocat spécialisé dans le droit des étrangers. « Ma compagne ne demande qu’une chose, s’intégrer, travailler et être autonome pour pouvoir vivre normalement ! », termine le papa.
Avec Actu.fr
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