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Sénégal : si loin, si loin

Incapables de répondre au défi physique et technique imposé par les Anglais, les Lions rentrent à Dakar en n’ayant jamais vraiment eu l’espoir d’égaler la performance de 2002.

Vingt ans après, le Sénégal avait une occasion rêvée de replonger les Bleus dans un long cauchemar en Coupe du monde.

L’occasion était belle d’écrire, surtout, l’une des plus belles pages de l’histoire du football sénégalais et de surfer sur le sacre continental obtenu par les Lions à Yaoundé il y a moins d’un an. Mais il n’en a rien été, car l’Angleterre, qui se dressait face à la troupe d’Aliou Cissé à l’Al-Bayt stadium, n’a fait qu’une bouchée d’une sélection qui n’est pas encore au niveau du gotha mondial.

Trois Lions sont plus fort qu’un seul Lion
C’est d’ailleurs peu ou prou ce qu’expliquait Aliou Cissé en conférence de presse quelques instants après la gifle (3-0) infligée par les Three Lions : il y a encore du chemin pour voir le Sénégal rivaliser avec des nations du calibre de l’Angleterre. « On est en Coupe du monde, ce sont les meilleures équipes, posait Cissé. Le Sénégal est 18e au classement FIFA. En face, l’Angleterre appartient au big five mondial. C’est un processus de progression. On travaille pour hisser notre niveau. On doit continuer pour rivaliser face à ces formations d’une telle envergure. »

Sur 90 minutes, les Galsen ont tenu tête durant le premier tiers seulement. Trente premières minutes où le bloc était en place, coulissait quand il le fallait, bloquait les axes de passes et s’en allait presser haut, très haut, une charnière Stones-Maguire qui était loin d’être en chaussons.

Durant cette première demi-heure, le Sénégal a d’ailleurs eu deux opportunités d’ouvrir le score qu’il n’a pas concrétisées : une volée contrée de Boulaye Dia qui n’a pas pu profiter à Ismaïla Sarr, et surtout une frappe dangereuse de l’ancien Rémois qui a obligé Jordan Pickford à sortir un arrêt décisif.

La dernière alerte chaude avant une traversée du désert pour les attaquants, une souffrance continue pour la défense et une soirée à oublier pour Edouard Mendy, loin d’être décisif sur les trois pions qu’il a encaissés pour la première fois dans un même match avec la sélection.

Forcément déçu, Abdou Diallo dressait le même constat que son coach après la rencontre : « On a manqué de réalisme dans les deux surfaces, et à ce niveau-là, ça ne pardonne pas. Ils étaient de façon générale un cran au-dessus. On a du travail à faire, du chemin à parcourir. »

Aliou Cissé, ça continue ?
Au moment de faire le bilan du parcours sénégalais, il n’y a évidemment pas que du mauvais à retirer. Déjà, le Sénégal était, avec le Maroc, l’un des deux seuls représentants du continent africain présents en huitièmes. Ce qui laissait dire à Aliou Cissé ceci : « Le foot africain s’améliore. Mais on ne décrète pas comme ça de devenir champion du monde. Avec les infrastructures, les politiques d’État, on va s’améliorer. (…) Il ne faut pas se décourager. »

Ensuite, contrairement à leurs homologues de l’Atlas, les Lions de la Téranga ont dû faire sans Sadio Mané pendant toute la compétition et sans Idrissa Gueye face à l’Angleterre, lui qui aurait dû fêter sa centième cape sans une accumulation de cartons jaunes.

Des absences qui pèsent énormément face à une nation au réservoir infini qui peuvent se permettre de laisser Marcus Rashford, Jack Grealish ou encore Mason Mount sur le banc. De fait, on a néanmoins pu voir des jeunes comme Iliman Ndiaye se faire une place dans cette équipe, preuve aussi de la stabilité de cette formation qui peut désormais s’appuyer sur des cadres évoluant dans de grandes écuries européennes (Mendy, Koulibaly, Mané) pour intégrer et élever le niveau moyen des autres.

Reste une interrogation : quel avenir pour Aliou Cissé ? Arrivé en 2014, il paraît impensable de voir le héros de 2002 et véritable guide de ce groupe lâcher sa création. Lui assurait face à la presse qu’il était toujours bel et bien le sélectionneur du Sénégal, sous-entendant qu’un départ n’était pas à l’ordre du jour. Une bonne nouvelle selon Abdou Diallo, qui réaffirmait que le groupe était toujours derrière lui : « On est unis dans la victoire comme dans la défaite.

Il y a moins d’un an, on était encore en train de célébrer (la victoire à la CAN, NDLR) et de l’appeler « El Tactico », ce n’est pas le moment de se désunir, bien au contraire. On a totalement confiance en lui. »

Rendez-vous donc en mars 2023, après le CHAN, pour la suite des éliminatoires de la prochaine CAN qui aura lieu en 2024. Avec, d’ici là, le temps de digérer la fin des rêves d’épopée qatarienne.

PAR ANDREA CHAZY

Jean Louis Verdier - Rédacteur en Chef Digital - Paris- Dubaï - Hong Kong dakarecho@gmail.com - Tél (+00) 33 6 17 86 36 34 + 852 6586 2047

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