Le président guinéen sortant a remporté un troisième mandat controversé, selon les résultats provisoires annoncés samedi par la commission électorale. Son principal challenger, Cellou Dalein Diallo, a annoncé son intention de contester ces résultats.

Alpha Condé, a gagné la présidentielle guinéenne à la majorité absolue avec 59,49% des voix au premier tour. Le président guinéen sortant remporte ainsi un troisième mandat controversé, face à son principal adversaire, Cellou Dalein Diallo.

Le président guinéen sortant, Alpha Condé, 82 ans, a gagné la présidentielle, remportant ainsi un troisième mandat controversé, selon les résultats provisoires annoncés samedi par la commission électorale (CENI) et qui ont entraîné immédiatement des violences à Conakry. Le président de la CENI Kabinet Cissé a déclaré que Alpha Condé avait remporté 59,49% des voix au scrutin du 18 octobre.

Son principal challenger, Cellou Dalein Diallo, qui s’est proclamé vainqueur de la présidentielle avant la publication des résultats, a obtenu 33,5% des suffrages, selon la commission.

«Nous allons protester contre ce hold-up électoral par la rue», a déclaré à l’AFP l’opposant. «Nous sommes en train de constituer des dossiers, très difficilement puisque nos locaux sont occupés, on n’a pas accès à nos documents, mais nous allons quand même saisir la Cour constitutionnelle, sans se faire trop d’illusions.»

Dès l’annonce des résultats, des affrontements ont éclaté entre forces de l’ordre et manifestants, a constaté un journaliste de l’AFP. Des bérets rouges étaient en appui aux policiers et aux gendarmes et des tirs étaient entendus. «Nous sommes dans la rue, tant que Cellou Dalein ne nous demandera pas de rentrer», a assuré à l’AFP l’un des manifestants, Souleymane Cisse, chauffeur.

Dans un communiqué, son parti, l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), a affirmé que « le bilan provisoire de ces exactions inouïes était (…) de 27 morts et de près de 200 blessés par balles », tandis qu’un bilan officiel a fait état de dix morts, sans qu’il soit possible d’obtenir un bilan des violences de source indépendante.

🇫🇷 FLASH – Des centaines de personnes se sont rassemblées sur la place du #Trocadéro à #Paris pour protester contre le 3ème mandat consécutif de #AlphaConde en #Guinee. (via @CharlesBaudry) #GuineeVote2020 pic.twitter.com/3GmyEP6BA6

— Mediavenir (@Mediavenir) October 24, 2020

La procureure de la Cour pénale internationale (CPI), Fatou Bensouda, a mis en garde les acteurs politiques guinéens, leur rappelant «que quiconque commet, ordonne, incite, encourage et contribue» à des crimes tels que définis par les statuts de la CPI, «peut être poursuivi par les tribunaux guinéens ou par la CPI».

À Bruxelles la diaspora guinéenne massivement sortie pour réclamer Justice en #Guinee #AllRising4Guinea #Guineevote pic.twitter.com/ut8Uz6H3UB

— Barry Mamadou Saliou (@saliouvj) October 24, 2020

La Guinée est plongée depuis un an dans une profonde crise. Des mois de mobilisation contre l’éventualité d’un troisième mandat de Alpha Condé, à plusieurs reprises durement réprimée, ont fait des dizaines de morts civils.