Société

Moustapha Wone, sociologue «Les facteurs qui poussent les femmes mariées à l’infidélité sont multiples et variés»

La pauvreté, le besoin d’indépendance ou l’insatisfaction chez la femme peuvent être les facteurs de ce phénomène. Beaucoup de femmes, pour subvenir aux besoins de leurs familles, peuvent essayer de se ‘’vendre’’.

Pour d’autres, il y a ce qu’on appelle le développement de l’individualisme. Parce qu’elles pensent qu’elles doivent avoir beaucoup plus de liberté. C’est ce qu’on appelle en sociologie la compression. C’est la raison pour laquelle elles se donnent une liberté sexuelle. Il y a d’autres par contre qui sont insatisfaites dans leur mariage. C’est la raison pour laquelle elles franchissent le Rubicon et partent voir d’autres hommes beaucoup plus performants que leur mari en matière sexuelle.

Tous ces facteurs peuvent être à l’origine de ce phénomène. Mais je ne peux pas vous dire que c’est à la femme d’être fidèle tandis que l’homme aurait le droit d’être infidèle. Je pense que les individus qui pratiquent l’infidélité ont des raisons que, peut-être, la société ne peut pas tou- jours tolérer. Mais de plus en plus, avec le développement de la primitivité et de l’individualisme peuvent apparaître ces différences. En tant que sociologue, je ne peux pas juger ces pratiques par un juridisme traditionnel. Mais plutôt de manière objective par rapport au contexte dans lequel nous évoluons actuellement. »

L’infidélité condamnable ?
Aujourd’hui, la femme qui, pour subvenir aux besoins des ses enfants qui n’arrivent pas à manger à leur faim verse dans l’infidélité, cette femme est-elle condamnable ? Surtout si, encore une fois, c’est le seul moyen pour elle de s’en sortir. La femme qui n’est pas satisfaite dans son mariage au point de vue sexuel, et qui va voir ailleurs avec quelqu’un d’autre, est-ce qu’elle est condamnable ? Ce qui fait qu’en ma qualité de sociologue, je relativise.

Un sociologue ne peut pas parler d’infidélité. Mais de poli-fidélité. Ce qui veut dire que les individus se sentent beaucoup plus libérés et ne veulent plus rester dans un seul partenariat pour x raisons.

Ça peut être des raisons pécuniaires, sentimentales, sexuelles ou charnelles. Le concept d’infidélité, je le prends avec beaucoup de précautions et je le mets à côté pour prendre un autre concept qu’on appelle poli-fidélité où on résume les choses sans entrer dans les détails religieux ou moraux. Parce que le sociologue fait la sociologie de la morale. Mais ce n’est pas dans son rôle de donner des leçons de morale à quiconque. Il observe les faits et en tire des observations ».

Aïda MBOUP SEYE

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