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Le Sénégal champion d’Afrique de football face à l’Egypte (0-0, 4-2 TAB)

Enfin. Enfin le Sénégal a assumé son statut de favori malgré un début de CAN poussif au possible, en allant au bout du labyrinthe après avoir terrassé l’Égypte, reine du continent, aux tirs au but (0-0, 4-2 TAB). Les yeux dans les yeux, Sadio Mané et Mohamed Salah n’ont pas vraiment été à leur avantage, dans une finale que les Pharaons ont pris soin de fermer à double tour. Mais la timbale dorée peut enfin parader dans les rues de Dakar.

Sénégal 0-0 (4-2 TAB) Égypte
Tirs au but marqués : Koulibaly, Diallo, Dieng et Mané pour les Lions de la Téranga // Zizo et Marwan Hamdi pour les Pharaons
Tirs au but manqués : Sarr pour les Lions de la Téranga // Abdelmonem et Lasheen pour les Pharaons

Ça y est, l’anomalie a pris fin. Défait deux fois en finale (2002 et 2019), jamais sacré dans sa longue et riche histoire, le Sénégal a vaincu le signe indien, en tordant l’Égypte, reine d’Afrique du haut de ses sept timbales, au bout du suspense et d’une crispante séance de tirs au but, format préférentiel des Pharaons depuis 1984, sans interruption.

Un dernier acte âpre sans être rasoir, entre les deux meilleures défenses de la compétition, au cours duquel les gardiens ont sorti le bleu de chauffe. Sadio Mané peut exploser comme dans son couloir gauche, Aliou Cissé peut expirer : de Dakar à la Casamance, le Sénégal festoie enfin autour d’un bon gibier, en laissant libre cours à une liesse sans pareille.

Gabaski sur le Nil
On a appris à le connaître, depuis son entrée face à la Côte d’Ivoire à la place de Mohamed El-Shenawy. Mohamed Abou Gabal, dit « Gabaski » – sans lien avec Varsovie ou Łódź -, est de ceux qui transforment chaque rendez-vous en gala tiré à quatre épingles. Jusqu’ici irréprochable dans cette CAN, l’ovni Abdelmonem commet l’irréparable en fauchant Saliou Ciss, lancé à toute berzingue dans la surface égyptienne (5e).

La sentence tombe : penalty. Mais Gabaski a vite fait d’éteindre l’enthousiasme galsen, les ouailles d’Aliou Cissé étant déjà en train de se congratuler avant de voir le cuir au fond du Nil. Sadio Mané a beau la jouer à l’intox, sa mine imprécise est détournée par la nouvelle coqueluche des Pharaons (7e), pour le plus grand plaisir de l’immense Essam El Hadary.

Le thermomètre déjà dans les tours à Yaoundé, les vingt-deux acteurs se démènent entre les escalopes volatiles qui irritent la pelouse. Le Sénégal multiplie les percées sur les côtés, mais les centres d’Ismaïla Sarr ne trouvent pas preneur, et les déboulés de Sadio Mané sont classieux, mais vains.

Quant à lui, Mohamed Salah est esseulé, mais montre qu’il est en jambes et à même d’empailler des chevilles malgré la fatigue accumulée (28e). Édouard Mendy, testé par l’animal dans un angle très fermé (43e), demeure vigilant.

Édouard aux mains d’or
Les Lions de la Téranga accélèrent par phases, mais les Pharaons tiennent à leur bout de gras, et Gabaski est de toutes les guerres et sur tous les ballons. La frappe enchaînée d’Idrissa Gueye après une habile feinte de corps tombe dans la niche (50e), avant que le portier de Zamalek ne chipe le ballon dans les pieds d’un Sadio Mané proche de l’écœurement (53e).

L’entrée simultanée de Trezeguet et de Zizo côté égyptien ne s’invente pas, et elle apporte surtout du dynamisme, du tranchant aux attaques des septuples rois d’Afrique, qui se signalent enfin un peu plus collectivement. Mohamed Abdelmonem (69e), puis Marwan Hamdi (75e) claquent leur tête au-dessus ou de peu à côté des cages de Mendy.

L’entrée de Bamba Dieng occasionnera bien des sueurs froides à l’Égypte en prolongation, mais Gabaski est infranchissable, que ça soit du coude ou du bout des doigts (91e, 100e et 115e). L’occasion pour le rempart des Pharaons de ressortir l’antisèche sur la gourde, lors d’une séance fatidique de tirs au but.

Mais cette fois, il sera trahi par deux tireurs : Mohamed Abdelmonem et Mohanad Lasheen, en échec sur le montant droit puis devant Édouard Mendy, qui n’avait jusqu’ici stoppé que deux penaltys sur 31 dans toute sa carrière. Sans trembler, cette fois, Sadio Mané a libéré les 17 millions de Sénégalais au pays, et sa diaspora, au grand dam de son copain Mo Salah. Qu’à cela ne tienne, le rendez-vous est déjà pris fin mars, pour un duel aller-retour. Au bout, un ticket pour le Mondial qatari.

Sénégal (4-2-3-1) : É. Mendy – Sarr, Koulibaly, Ab. Diallo, Ciss – Kouyaté (P. Gueye, 66e), N. Mendy – I. Sarr (Dia, 77e), I. Gueye, Mané – Diédhiou (Dieng, 77e). Entraîneur : Aliou Cissé.

Égypte (4-3-3) : Gabaski – Ashour, Abdelmonem, Mah. Hamdi, El Fotouh – Elneny, Fathi (Lasheen, 99e), El Solia (Trezeguet, 59e) – Salah, M. Mohamed (Mar. Hamdi, 59e), Marmoush (Zizo, 59e). Entraîneur : Carlos Queiroz.

ALEXANDRE LAZAR

Jean Louis Verdier - Rédacteur en Chef Digital - Paris- Dubaï - Hong Kong dakarecho@gmail.com - Tél (+00) 33 6 17 86 36 34 + 852 6586 2047

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