Le Conseil des gouverneurs du Fonds monétaire international (Fmi) a approuvé lundi 650 milliards de dollars d’allocation générale autrement appelée Droits de tirage spéciaux (Dts) aux pays en développement.
Sur les 33 milliards de dollars américains que recevront les pays africains, 2,2 milliards sont destinés à la zone UEMOA dont la Côte d’Ivoire avec la plus grande part. Le Sénégal devra disposer environ 455 millions de dollars américains, soit 240 milliards de francs CFA .
La très attendue décision du conseil des gouverneurs du Fonds monétaire international (Fmi) a été finalement actée lundi dernier. Ce, après celle du 9 juillet dernier du conseil d’administration. Il s’agit de l’allocation générale autrement appelée Droits de tirage spéciaux (Dts) arrêtés à la somme de 650 milliards de dollars. Une sage décision puisque historique en termes d’allocation dans l’histoire de cette institution de Bretton Woods.
Le décaissement de cette enveloppe aux Etats est prévue le 23 août prochain. Les requérants bénéficieront de ces ressources financières au prorata de leurs quotes-parts existantes dans le Fonds (Fmi, ndlr). Ainsi, sur ce volume global, un montant de 275 milliards de dollars sera alloué aux marchés émergents et aux pays en développement, y compris ceux à faible revenu.
Pour l’Afrique subsaharienne, l’institution avait clairement indiqué le 28 juin dernier qu’ils (pays) se verront allouer honorablement 28 milliards de dollars de leur part. Une enveloppe jugée bien dérisoire au regard des importants besoins de liquidités auxquels sont confrontés lesdits pays qui continuent d’être exacerbés par la crise sanitaire.
LE SENEGAL VA DISPOSER UN PEU PLUS DE 240 MILLIARDS
Du côté du ministère des Finances et du Budget, une source officieuse fait savoir que le Sénégal devra disposer environ 455 millions de dollars américains, soit 240 milliards de francs CFA. Mais, vite il précise que tout dépendra de la date de réception puisque la parité n’est pas fixe. Par compte pour la première puissance économique de l’UEMOA (Côte d’Ivoire), son ministre de l’Economie a laissé entendre que son pays recevra 900 millions de dollars de ces Dts sur un total de 2,2 milliards de dollars alloués à la zone UEMOA.
Il est à noter que lors du sommet de Paris sur l’Afrique ou conférence dédiée à la relance des économies africaines, conclu sans nouvel engagement financier, le défenseur des pays africains et non moins président de la République du Sénégal, Macky Sall avait qualifié les mesures prises par les partenaires internationaux ‘’d’insuffisantes’’ pour huiler la machine économique face au choc causé par la crise sanitaire.
Sur les 650 milliards de dollars en Dts alloués à la relance de l’économie, seuls 33 milliards sont destinés au continent noir. Un quota jugé faible par le président Macky Sall Alors qui pour lui : « Le besoin de financement additionnel rien que pour les pays africains à faible revenu est estimé à 135 voire 205 milliards de dollars d’ici à 2025 par le FMI », rappelait-il. Partant de ce constat, le président Sall avait invité le G20, qui recevra plus de 2/3 des nouvelles allocations de Dts, à réallouer son quota en appui aux efforts de relance des pays africains, sous forme de dons, de prêts concessionnels et semi-concessionnels à longue maturité.
Pour plus d’efficacité et de diligence, Macky Sall avait exprimé son souhait de voir ces réallocations se faire via des institutions internationales et africaines appropriées.
Le non moins porte-voix des dirigeants africains à Paris, avait par ailleurs fait part aux partenaires économiques du besoin, pour le continent, d’une réforme de la gouvernance économique et financière mondiale avec des mécanismes innovants. Ces derniers devraient permettre à « l’Afrique d’accéder aux marchés de capitaux à des coûts soutenables et selon des maturités adaptées aux actifs à financer », avait-il martelé.
Jean Pierre MALOU
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