Société

La surutilisation du smartphone peut mener à un blocage sexuel», selon des experts

Le smartphone est omniprésent dans nos vies. Avant de se coucher, «on l’utilise pour faire un petit tour sur les réseaux sociaux», a tôt fait de camper Najib Abdelhak lors de son intervention, hier au cours de la table ronde organisée par le Campus franco-sénégalais et les Editions Orion, sur le thème «santé sexuelle du couple et stratégie de réduction des risques».

Najib Abdelhak, par ailleurs président des Editions Orion d’enchainer pour prévenir, cependant, qu’une surutilisation de cet objet pourrait mener à un «blocage sexuel, alors qu’on vient d’apprendre d’une ancienne étude du Docteur Redouane Rabii, chef du département de santé sexuelle et d’urologie de l’Hôpital Cheikh Khalifa, publiée en décembre 2019, que 60% des utilisateurs actifs de smartphone avouent que celui-ci entrave leur vie sexuelle.

Les plus de 20 ans sont les plus touchés alors que les moins de 40 ans sont moins enclin à cette addiction qui est plus néfaste que la drogue et l’alcool».

«Les conjoints ne peuvent plus être l’un en face de l’autre, c’est quelque chose de terrible. Ce qu’on appelle les médias sociaux, on doit les appeler médias asociaux parce qu’ils ne renforcent pas les liens qui sont réels», affirme ce journaliste de formation, président des Editions Orion.

Pis, dit-il, «chacun est rivé à son écran de son smartphone, de sa tablette, de son objet hi-tech. Des familles qui vivent ensemble, mangent ensemble ont les yeux rivés sur leurs portables. Ils consomment de la nourriture, des images, mais les liens ne sont plus là», déplore ce dernier.

«Alors ce monde irréel crée des mariages qui n’existent que de nom», affirme-t-il tout en poursuivant dans ses explications de ce phénomène qui est peut-être la source de l’éclatement des relations de beaucoup de couples : «Les relations amoureuses ont perdu de leur saveur car le ‘je t’aime’ n’existe plus, les regards qui exprimaient l’amour et la tendresse, même ce silence qui pouvait dire beaucoup de choses a disparu dans les relations de couple».

Et regrette-t-il, «ces choses tellement simples sont remplacées par le smartphone». Serlon Najib Abdelhak : «dans ce monde digitalisé qui est en train de nous bouffer, si nous sommes résilients et si nous avons la capacité de réfléchir, on va privilégier le rapport par rapport à l’autre, le rapport avec sa femme, son mari, son amant, son copain». Parce que le mal est très profond selon lui.

Il ajoute même, accusateur : «Nous avons pornographié nos relations. La consommation excessive de la pornographie, c’est un autre problème de cette société digitalisée car on ne consomme plus le sexe par le contact directe, mais par l’image. On éprouve une certaine inclination vers d’autres pratiques sexuelles qui ne vont pas souder les relations de couple».

Finalement qu’est-ce qui reste ? se demande-t-il en estimant que «l’amour» doit être réinventé chaque jour que Dieu fait avec sa femme, ses enfants, ses parents : «La communication, la liberté, l’amour pour son conjoint, la séduction sont les seules choses qui peuvent garder intact le couple».

La table ronde sur la sexualité dans le couple et le réduction des risques, organisée par le Campus Franco- Sénégalais hier à Dakar a coïncidé avec le lancement à Dakar de l’ouvrage collectif «Harm Reduction : The Manifesto» publié par les Editions Orion, sous la direction de l’écrivain et journaliste Abdelhak Najib, de Dr Imane Kendili et du Pr Jallal Toufiq.

Selon la présentation faite, Dakar marque la troisième réunion autour de cet ouvrage après Casablanca et Washington pour le lancement du manifeste à l’international. Il s’agit d’un ouvrage qui regroupe plus de 26 spécialistes, médecins, analystes, politologues, penseurs et autres sociologues et anthropologues traitant tous la question actuelle de la réduction des risques par temps de grave pandémie planétaire qui a secoué le monde depuis janvier 2020, touchant plus de 470 millions de personnes et faisant pas moins de 6 millions de victimes aux quatre coins de la planète.

La rencontre d’hier, à Dakar, qui a enregistré la participation de l’Ambassadeur du Maroc, du professeur Serigne Magueye Gueye, directeur du CFS, d’urologues et de thérapeutes de couples marque également une coopération de spécialistes d’Afrique de l’Ouest et du Maroc en vue de la tenue de la première conférence internationale sur la réduction des risques en santé, prévue du 26 au 28 octobre 2022 à Dakar puis d’un congrès mondial de sexologie qui se tiendra à Marrakech, début 2023.

Antacheikhou KONE

Jean Louis Verdier - Rédacteur en Chef Digital - Paris- Dubaï - Hong Kong dakarecho@gmail.com - Tél (+00) 33 6 17 86 36 34 + 852 6586 2047

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